Si l’on ne compte pas les deux albums sortis sous le nom de Poundhound, « Strum Sup Up » se présente comme le deuxième effort solo du chanteur et bassiste du groupe américain King’s X, Doug Pinnick. Cette sortie intervient quelques mois avant la sortie du nouvel album de King’s X, « Go tell somebody », prévu en février de l’année prochaine. Occupant les rôles de chanteur/guitariste/bassiste, Doug s’est adjoint ici les services de membres de Queen of the stone age, Galactic Cowboys ou encore de Steve Stevens, le guitariste de Billy Idol. Du beau monde certes, mais la question qui se pose est de savoir si cet album est, comme a pu l’être Emotional animals, une simple récréation que l’on pourrait qualifier d’anecdotique ou un disque vraiment pensé par son auteur ?
Heureusement pour Pinnick et nos oreilles avides de bonne musique, « Strum Sup Up » est une œuvre bien plus réfléchie et surtout cohérente. Le disque a été composé à partir de jams et le fait d’en avoir conservés certains dans le résultat final apporte une certaine spontanéité, chose assez rare à une époque ou nombre d’albums sont surproduits.
Il était facile de le prévoir, on retrouve dans ce « Strum Sup Up » quelques-uns des éléments musicaux qui font le son de King’s X, Pinnick étant un compositeur omniprésent de ce groupe. La tonalité générale penche ainsi vers un hard rock classieux, teinté de pop et caractérisé par un groove toujours très présent, à la limite parfois de la funk music.
Le disque comporte 14 titres dont 4 sont doublés par leur version jam ce qui explique les appellations 2ème partie dans les titres de certaines chansons. Ce que l’on aurait pu penser gênant pour la cohérence du disque s’avère être une idée en or, tant cet aspect ajoute une authenticité à l’album et tant ces jams sont d’une grande qualité. On appréciera particulièrement celui de Perfect World qui fait une grande place à la guitare dans un titre déjà bien hard ou encore celui de Dynomite, titre hard et groovy, pourtant déjà excellent, sur lequel la voix chaude de Pinnick fait merveille.
L’album comporte outre ces deux morceaux quelques pépites, dont un « Life is what you make it » sublimé par des chœurs gospel qui donnent une tonalité soul music du plus bel effet ou un « Coming over » qui sur plus de 10 minutes présente toutes les facettes de la musique de Pinnick, entre soul et pop rock, avec une touche funk en plus sur la fin du morceau qui donne envie de remuer tant le côté dansant est réussi. On pensera encore à « All I want », proche du son King’s X ou « Cross it », très groovy elle aussi.
Loin d’être un pur projet mercantile, Strum Sup Up se trouve donc être un excellent album frais et inspiré conseillé bien évidemment aux fans de King’s X mais aussi à ceux, ouverts d’esprits, qui aiment la musique variée et nourrie de multiples influences.