C’est en 2003 que Burning Saviours se forme autour du guitariste Mikael Marjanen et du batteur Martin Wijkström. Deux démos sont sorties sur le marché suédois en 2004, suivi en 2005 d’un premier véritable album commercialisé sous le nom de «Saviours». L’année suivante, le groupe se fend d’une nouvelle production intitulée «Hundus». Cette même année fit connaître à Burning Saviours son premier changement de line-up, avec le départ du guitariste/chanteur Andrei Amartinesei et l’arrivée du guitariste soliste Henry Pyykkö et du chanteur Fredrik Andersson.
Ce rythme soutenu impose à Burning Saviours l’irrésistible envie de se remettre au travail afin de concocter une nouvelle production pour cette année 2007. «Nymphs And Weavers» vient donc à point nommé pour combler ce besoin visiblement essentiel à Burning Saviours.
Cet album s’imprègne fortement d’ambiances allègrement empruntées au début des années soixante-dix. Tout d’abord au niveau de la production, qui soutient largement cette tendance avec un inévitable apport de distorsion brute sur les rythmiques, appuyé de quelques touches «crunchy» surtout sur les soli.
Cette atmosphère fait irrémédiablement penser aux groupes phares de ces fructueuses années, notamment Jethro Tull, Uriah Heep et Black Sabbath. Pour ce dernier, l’influence est plutôt ressentie sur la façon de plaquer les accords, car aucun titre de cette production n’atteint la puissance rythmique que sait imposer Tony Iommi à ses propres compositions.
En effet, bien qu’agréablement ficelé, le contenu de «Nymphs And Weavers» laisse transparaître un fil conducteur reposant sur une trop évidente profusion de riffs basiques, heureusement enrichie par les interventions façonnées «vintage» d’Henry Pyyjkkö. Même si le groupe n’hésite pas à utiliser quelques notes de B3 et de flûtes pour amplifier la teneur de certains titres, notamment «Signs» et «Woodnymphs», cette impression reste de mise tout au long de l’écoute de cette production.
Les mélodies sont pourtant assez accrocheuses, comme le montrent «Looking After The Phyre» et «Pondhillow’s Finest». Mais déjà un constat plus embarrassant pointe sur la tessiture vocale de Fredrik Andersson. Le manque de relief et de personnalité se fait cruellement ressentir pour insuffler aux compositions suffisamment de puissance et de profondeur.
Malgré tout, l’intérêt que peut susciter «Nymphs And Weavers» reste abordable pour tout nostalgique d’une époque riche en émotions et excès en tous genres. Burning Saviours apporte sa contribution avec une bonne foi évidente, qu’il serait injuste de ne pas mentionner. «Nymphs And Weavers» est à prendre comme un album à consommer sur place, sans véritable souci de résister à l’épreuve du temps.