La Finlande est une nation réputée en terme d’émergence de nombreuses formations dont la notoriété a largement dépassé ses frontières. Twilight Guardians, issu de cette contrée, a débuté dans le milieu des années quatre vingt dix. «Ghost Reborn» s’affirme comme le quatrième album de ce quintette et arrive quasiment à temps pour marquer une étape importante dans la vie du groupe, à savoir une décennie d’existence déjà arrivée à son terme.
Ces années écoulées ont permis à Twilight Guardians d’acquérir une solide expérience. La tendance principale de «Ghost Reborn» s’oriente vers un hard rock mélodique où les claviers occupent une place prépondérante, permettant au groupe d’aborder une direction plus accessible sans véritablement se compromettre dans un créneau résolument commercial. Tout le professionnalisme des musiciens s’étale sur les dix titres composant cette production, qui bénéficie de surcroît d’une production fastueuse. La stratégie de Twilight Guardians repose sur un concept mêlant astucieusement élégance et punch, le tout dans une ambiance bien propre et d’une précision comparable à une horloge suisse.
La confirmation coule de source avec le premier titre «Glasschains», dont le riff rebondissant s’inspire librement d’une combinaison de notes chère à un certain Ritchie Blackmore, époque «Difficult To Cure». La technique du six-cordiste est considérable, respectueuse d’un savoir-faire mélodique dans la grande tradition scandinave. Le clavier épaule généreusement la section rythmique en apportant une touche précieuse et authentique. Le chant se place en harmonie, laissant à ce morceau une bonne dose d’enthousiasme qui ne demande qu’à se confirmer. «Rainbow’s Gold» s’exécute dans une atmosphère plus tempérée où la mélodie est enjôlée par de légères notes de claviers en guise d’introduction. Le solo retentit magistralement sur ce tempo médium, s’engageant dans un sillage FM rutilant qui retentira tout au long de «Ghost Reborn».
Même si le petit brûlot «Wildbite» vient pimenter l’ambiance, le groupe s’affirme avec un bonheur non dissimulé dans ce style calibré et poli. De surcroît, les compositions abondent de petites trouvailles et de changements de rythmes qui visent à prouver toute l’aptitude de cette solide formation à composer des morceaux variés et mélodieux. Les soli sont toujours à la hauteur, les claviers se veulent encore omniprésents et la rythmique assure fièrement un soutient sans faille. La seule ombre notoire se situe au niveau du registre vocal de Vesa Virtanen, qui laisse une empreinte trop linéaire sur la majorité des morceaux.
Twilight Guardians tourne bien, mais cette machine parfaitement huilée n’apporte tout de même pas suffisamment de chaleur et d’émotion pour procurer à «Ghost Reborn» la petite touche qui permet de véritablement sortir du lot. Cependant, ce millésime 2007 peut être considéré comme un album réussi.