Mark Boals est une figure emblématique de l’AOR et ce n’est un secret pour personne. Magnus Karlsson est un des guitaristes producteurs et initiateurs de projets les plus prolifiques du moment, et là encore, ce n’est un secret pour personne. Quand les deux hommes se croisent pour élaborer ensemble un nouvel album, évidemment, on s’intéresse.
Un petit coup d’œil sur le label, Frontiers records, et la connexion se fait tout naturellement. Tiens, du hard fm, pour changer ! Sauf que …
C’était sans compter sur les mauvais tours que jouent les idées reçues et sur les diaboliques intentions de Karlsson de faire chanter Boals sur quelque chose d’un peu plus nerveux qu’à l’habitude. Exit Ring Of Fire, welcome to The Codex. Si Last tribe, Allen / Lande et Starbreaker vous disent quelque chose, vous aurez une idée du talent de Magnus Karlsson. Les autres musiciens ne sont pas en reste puisque nous retrouvons le batteur de Mind’s eye, Daniel flores et un excellent bassiste, linus Abrahamson.
Du heavy mélodique, voilà donc ce que nous sert ce nouveau combo de vétérans. Un métal racé et nerveux que soulignent des refrains aux limites du FM portés par une voix toujours impeccable. Malgré le foisonnement attendu de bonnes chansons, quelques unes sortent du lot pour de bonnes, comme pour de mauvaises raisons.
Une mention spéciale pour commencer à quelques excellentes compositions : « Toxic kiss »le titre le plus court et par extention le plus efficace ; comme un hommage aux heures de gloire du heavy métal, les riffs sont agressifs, les vocalises poussent dans les aigües et le solo met tout le monde d’accord. Qualités que l’on retrouve indifféremment dans « Whole again » davantage teintée hard fm, ou bien« Mistress of death à laquelle les sons de cloches et les touches d’orgue confèrent une ambiance gothique. Sans oublier les bonnes surprises de la mélodique « mystery » et de« prisoner » qui commence sur une trop longue intro et des couplets aux mélodies moins évidentes mais ouvre sur un refrain ravageur.
Coté face, certaines compos ne font pas toujours mouche. Le milieu de l’album ne manque pas d’intérêt mais l’omniprésence du clavier et la récurrence des thèmes plombe un peu l’ensemble. On a donc droit à des chansons correctes mais peu novatrices (you can have it all) ou trop longues (bring down the moon).
En attendant les prochains projets avec le non moins célèbre Bob Catley, vous pourrez toujours assouvir vos besoins de headbangers grâce à cet album éponyme qui reste une des valeurs sûres du moment.