Que ceux qui se sont délectés cette année sur l’album d’ATTENTAT ROCK ’’Le Gang des Seigneurs’’, sur la première œuvre d’HIGH POWER, sur ’’Les Fils du Métal » de SATAN JOKERS ou le disque ’’IV’’ de TRUST et qui se sont esbaudis l’an passé sur le ’’II’’ de WARNING et le ’’Dure Limite’’ de TELEPHONE, se réjouissent allégrement, car voici que déboule un p’tit nouveau qui honore tous ces groupes d’aujourd’hui et qui va faire du bruit… Son nom est SALHEM et son album s’appelle ’’Connexion Animale’’.
Ces 5 Burgiens (et pas Bourg-en-Bressois) nous assènent un bon Hard Rock/Heavy Métal à textes « made in France ». Les riffs sont incisifs et vont immanquablement secouer votre tignasse. Quant aux mélodies, elles sont toutes accrocheuses. Votre pointe de diamant ne s’en remettra pas et votre platine-disque va péter sa courroie tellement de fois vous remettrez cette offrande sur son autel circulaire !
Qui plus est, ces Inistes, heu…ces Aineux, non…ces Aindiens…quoique…enfin bref, ces garçons de l’Ain, nous balancent des paroles vindicatives à souhait qui évoquent, à la manière d’un Bernie, les perversions vers lesquelles plongent notre société. Sentez vos poings se lever en vous imbibant de ’’Brulez les sorcières’’, vos badges tressauter en écoutant ’’Au Nom de la Loi ’’et vos tiags frémir en vous gavant d’ ’’Agression’’.
Quand vous pensez que de surcroît, ces gaillards sont peut être également des visionnaires, on en reste pantois. En effet, dans ’’Trash’’ et ’’Nouvelles Stars’’ ils évoquent une télévision du futur qui fait froid dans le dos.
Vous commencez à comprendre, sans doute, qu’il vous est devenu impossible de passer à côté de cette bombe vinylique.
Cependant…Nous sommes en 2007 et pas en 1983…Et ça change tout, ou presque.
Ce groupe de l’Est de la France (finalement, c’est mieux pour les nuls en Géo), vient de sortir ce ’’Connexion Animale’’ après avoir glissé dans les bacs un EP de 4 titres en 2003 et participé à la compil ’’French Steel’’ en 2004.
Le chant de Thierry Collet nous fait parfois penser à Rapha de WARNING, à Aubert de TELEPHONE et à Renaud Handson de SATAN JOKERS…Ne jurons pas que par les Anglo-Saxons, les vocaux ne font pas tâche sur cet album, ils collent parfaitement à la musique proposée.
Toutefois, autant les textes de TRUST avaient, à l’époque, pu interpeller l’auditoire, autant des pamphlets de ce type en 2007 sonnent de façon désuète. MANIGANCE, très bon groupe français d’aujourd’hui a su, tout en assumant un chant dans la langue de Molière, écrire des textes qui, parfois souhaitaient « faire réfléchir » sans friser le ridicule. Preuve est ainsi faite que notre langue n’est pas un handicap pour chanter du Hard Rock.
Cet écueil, embêtant, n’est toutefois pas le plus chagrinant. En effet, le pire ici, c’est la production de l’œuvre…Quand on voit le nombre de premiers albums qui offrent un son colossal, on se dit qu’on ne prête pas qu’aux riches dans ce domaine, et qu’ainsi, les premières tentatives musicales peuvent, sans trop de difficultés, sonner au minimum de manière satisfaisante. Ici, ce n’est pas le cas, et loin s’en faut, le son est caverneux, sans relief, sans nuances et parfois sans puissance.
Etait ce voulu ? Le groupe voulait il sonner un peu comme à l’époque ? Revenir au bon vieux temps, comme en choisissant d’offrir 45 minutes de musique ? Allez savoir…
C’est dommage, car on trouve sur ce disque souvent des refrains de qualité et des arrangements qui méritent quelques lauriers. On sent que ces messieurs peuvent aussi parfois moderniser leur approche musicale comme sur ’’Connexion’’ où l’on pense à RAMMSTEIN.
Il va donc falloir patienter jusqu’au prochain album pour savoir si MANIGANCE peut se faire du mouron. Pour le moment, les p’tits gars peuvent dormir tranquilles.