Que tous ceux qui usaient leur platine-disques à y faire tourner inlassablement ‘’Thunder Seven’’, “Never Surrender”, “Allied Forces” et autre “Surveillance” se réjouissent, voilà le son TRIUMPH qui refait surface !
Pour ceux qui débarqueraient tout juste, après 30 ans d’errance spatiale, de la dernière navette provenant d’Alpha du Centaure, TRIUMPH était un groupe Canadien qui remplissait des stades entre 1975 et 1988. Quelques disques d’or et de platine plus tard, son chanteur/guitariste Rick Emmett quitta le navire. TRIUMPH connut un sursaut format “feu de paille” en 1992 (“Edge of Excess”) mais la magie avait disparue.
Aujourd’hui, le bonhomme a 54 ans et il a décidé de revenir à ses premiers amours après avoir, d’albums en albums, depuis son départ de TRIUMPH, proposé entre autres du jazz, de la guitare classique (2002 – “Handiwork”) et du folk (2006 – “Strung-Out Troubadours”).
Pour cela, pas besoin d’organiser la Sthard’Ac, il sort ses trois paires de mains et prend en charge guitares, basses et micro. Bon, comme le look “pieuvre” aurait fait peur aux enfants, il laisse quand même les claviers et la batterie à Michael Shotton, qui a furtivement travaillé avec BOSTON et FINAL FRONTIER et donné naissance à VON GROOVE (8 albums de Hard Rock Mélodique tout de même).
Le retour aux sources pour Monsieur Emmett, c’est donc un écrin de Hard Rock Mélodique, une bonne poignée de Blues et quelques lichées de groove.
Ca démarre avec une entrée en matière largement teintée TRIUMPH, “Edge of your Mind” vous colle d’entrée une grosse baffe avec une guitare qui groove sévère, une batterie toute en richesse de frappes et des parties vocales mélodiques dignes de la grande époque du trio canadien.
On poursuit avec ‘’Midnight Black & Blue’’, plus primaire, c’est un titre heavy sans réelle richesse mélodique. Il peut plaire cependant aux amateurs de LED ZEP.
Vient ensuite ‘’Liberty’’, morceau mid-tempo à la construction presque complexe restant toutefois dans la tradition de TRIUMPH avec une bonne mélodie, et des guitares inspirées, mais, différence notable, avec des chœurs dignes de QUEEN.
TRIUMPH parsemait ses albums de courts essais guitaristiques, Emmett ne rompt pas à cette tradition est développe ici pendant quasiment 2 minutes quelques arpèges qui pourraient sortir de ‘’2112’’ album de l’autre trio canadien à succès : le grand RUSH.
On enchaîne sans répit avec THE titre de l’album ‘’River Runs Deep’’, tubesque morceau qui n’aurait pas dépareillé dans les œuvres de TRIUMPH citées plus haut. Un bonheur de riffs, une délectable mélodie, un solo enjôleur, tout y est, vraiment la grosse taloche du disque.
‘’Find Your Way’’ débarque à sa suite, c’est un mid-tempo, la mélodie est très accrocheuse, une fois de plus on pense au trio disparu, les guitares sont magnifiques.
‘’Addicted’’ calé à sa suite surprend. Quelques passages bien hard, certes, mais surtout des délires à la pédale Wah Wah façon Queen des albums ‘’The Miracle » ou « Innuendo », faut aimer…
On poursuit avec ‘’Code 9’’ et on se décale cette fois du côté du funk/blues plutôt joueur pour les couplets pour revenir à un Hard Rock « à la TRIUMPH » mâtiné de FOREIGNER pour le bon refrain. Dans sa globalité, ce morceau aurait pu être composé par A.O.R. (le groupe …d’AOR).
‘’Rise’’ nous remet dans la mouvance Hard Rock, Jim Peterick (ex-SURVIVOR et heureux géniteur de PRIDE OF LIONS) a participé à la composition de ce morceau. La mélodie décoiffe bien, les chœurs aident à la réussite de l’ensemble, les riffs sont pénétrants et le solo fuse incisivement.
‘’Moving Day’’ nous indique qu’est venu le temps du slow qui assure assez classiquement. A noter tout de même la voix monumentale au cas où ça vous aurait échappé jusque-là.
‘’Transmutation’’ est un instrumental et…Heu , vous ne seriez pas potes avec les mecs de RUSH et de LED ZEP par hasard ?!...Vous n’auriez pas écouté en boucle XYZ et Kashmir ces derniers mois ?...Si…Ah je me disais aussi…Hé bien vous avez eu raison, car vous avez pu donner naissance à un bien sympathique morceau.
‘’Cryin' Shame’’, bonus-track en Europe, termine l’album de façon Hard/Blues, mais ce n’est pas une surprise venant d’ Emmett, les premiers TRIUMPH avaient cette couleur musicale. Quelques mélodies vocales et guitaristiques parsèment avec justesse ce morceau qui mérite plusieurs écoutes pour l’apprécier à sa juste valeur.
Voilà, vous l’aurez compris, si vous aimiez TRIUMPH, ce disque est pour vous. Pour ceux qui ne connaissent pas, si vous aimez les fins guitaristes à belle voix et si vous n’êtes pas complètement réfractaires aux dérapages groovy (parcimonieux), tentez le drop. Pour finir, un conseil, si vous accrochez à AIRTIME, n’hésitez surtout pas à vous pencher sur la discographie de cet énorme groupe canadien qu’était TRIUMPH, vous ne le regretterez pas.