A peine deux années après le très réussi « Lamentations » témoignage live des deux faces des suédois « Deliverance » et « Damnation », Opeth remet le couvert avec ce double live… Double live dont l’annonce a entraîné sont lot d’interrogations justifiées par le fait que cet album ne sorte pas sous son label actuel Roadrunner mais chez Peaceville ; imbroglio contractuel qui dépasse l’auditeur de base que nous sommes ! De là à penser que ce « The Roundhouse Tapes» ne serait qu’un produit bâclé à raison commercial ; il n’y a qu’un pas que les plus septiques auront vite fait de franchir !
Fort heureusement, rassurez-vous, il n’en est rien et la sincérité artistique est belle et bien présente comme le prouve ce que l’on peut qualifier de best-of live. Pour l’occasion, Opeth nous livre le meilleur de sa discographie longue de 15 années et riche de 7 albums.
Comment pourrait-on en être autrement quand un opus regroupe en son sein le gigantesque « Blackwater Park », le démoniaque « Demon of the Fall » en passant par le monumental « Bleak » et le toujours aussi sublime « Face of Melinda » ? Toute la carrière d’Opeth est passée en revue de « Under the Weeping Moon » des premières heures d’« Orchid » à « Ghost of Perdition » du dernier en date « Ghost Reveries » ! Seul l’album « Deliverance » ne fait pas l’objet de clin d’œil mais était-ce vraiment nécessaire d’y faire référence quand qu’on sait que « Lamentations » l’a honoré en large et en travers ?
Les fans ne pourront qu’apprécier cette set-list fort judicieuse qui proposera également le magnifique et rare « Night and the Silent Water » de « Morningrise ». Au final, des 9 titres présents dans ce « The Roundhouse Tapes», seul le calme « Windowpane » -qui débute le second cd- fait doublon avec « Lamentations ».
Un témoignage sans aucune faute note dans lequel Mikael Åkerfeldt fait une nouvelle fois preuve d’un talent hors norme avec un chant qui arrive toujours à nous impressionner tantôt infernalement guttural tantôt angéliquement clair !
On regrettera juste que l’intégralité du show soit retranscrite avec notamment les traits d’humour d’Åkerfeldt. Peaceville aurait pu nous dispenser de cette source évidente de longueur comme elle aurait pu nous dispenser des insupportables « bips » des albums promo : impossible dans ses conditions de donner un avis global sur l’envoûtement qui frappera probablement les fans ! On se félicitera d’autant plus du choix des suédois de continuer leur collaboration avec Roadrunner avec notamment la sortie d’un nouvel album prévu pour mi-2007. Enfin, pour en revenir à ce double-live, outre ces considérations purement commerciales, on ne saura qu’en recommander l’achat qu’on aurait toutefois préféré sous format DVD…