D’aucun diront que ça commence à bien faire les groupes à chanteuse et qu’à force d’affluence, le joli sentier bucolique tracé somme toute de fraîche date, va finir par se transformer en une voie traversant une zone industrielle victime d’une grève des éboueurs.
Combien en effet de copies carbones ennuyeuses, d’ersatz fades, d’imitations insipides ou de plagiats insignifiants pour un The GATHERING, un WITHIN TEMPTATION ou un NIGHTWISH ? … Ne comptez pas, vous n’avez pas assez de doigts ou si c’est le cas, faites vous recruter sur Men in Black 3 !...
FOUNTAIN OF TEARS est donc un groupe… à chanteuse (parfait, vous suivez). Ce combo américain, né en 1995, fût un temps étiqueté Métal ‘’chrétien’’ et proposa en 1999 un LP éponyme. Aujourd’hui, cette caractéristique ne semble plus être mise en avant dans les sphères évoquant leur travail. Il est de nos jours plutôt question d’accointances avec le Métal Progressif, le Rock Gothique, le Rock Atmosphérique, ou le Rock Mélodique : bref, on navigue en plein bigarré et ce n’est pas forcément bon signe.
La gente dame qui pousse la chansonnette se nomme Vonnie KING. Son chant colle au style développé soit du Rock Atmosphérique quand elle fait dans l’éthéré, et du Métal Atmosphérique quand elle muscle un peu son jeu. Il ne fait aucun doute qu’elle a bien écouté Sharon den Adel de WITHIN TEMPTATION et Cristina Scabbia de LACUNA COIL.
Peut être également constatée sur cette œuvre l’omniprésence des claviers. L’option choisie est celle du piano, instrument de prédilection de Jeff King, le leader du quintet et le responsable de la petite touche Progressive qui enrobe les compositions. Reconnaissons que ses interventions sont souvent réussies notamment quand il s’agit de proposer une atmosphère mélancolique.
Question guitares, point ici de grands riffs, bien évidemment, ça ferait désordre. Ils sont remplacés avantageusement par des soli vraiment réussis. Généralement, ceux-ci constituent les passages les plus Hard et peut être les plus réussis de l’album (non Lemmy, oublie - concentre toi sur ta basse, tu viens encore de péter une corde – c’est pas un truc pour toi). Mike DiDONATO est donc ce gratteux qui durcit les propos… voyons voyons, d’où sort-il le Monsieur ?... « Bon dieu ! Mais c'est... Bien sûr ! » (Copyright 1958 Inspecteur Bourrel – Les cinq dernières minutes) l’ancien six-cordiste de SACRAMENT, le groupe de Trash ! Comme quoi, quand on tombe dedans, on peut s’en sortir ! Et ce n’est pas une exception puisque Erik NEY, le bassiste de FOT est issu également du même groupe d’Extrême.
Quant au batteur, nous sommes ici en présence d’un bon technicien. Le jeu de Joey DAUB est subtil, tout en ruptures et d’une finesse particulière. Il aurait des posters de Portnoy dans sa chambre que ça ne m’étonnerait pas.
L’album plaira aux amateurs de l’ancien groupe de la petite Anneke, de LACUNA COIL, de WITHIN TEMPTATION, mais pas de MOTORHEAD (je t’ai déjà dit non Killmister !). Les passages mélodieux (qui ne sont pas tous réussis) sont le plus souvent mélancoliques. Les moments plus « Métal » sont moins intéressants. Difficile de trouver une chanson qui se détache, et c’est LE problème de cet album : il est trop monolithique. Les mid-tempo règnent en maître et l’ambiance générale est linéaire.
En résumé, correct, mais peut vraisemblablement mieux faire. Restons donc attentifs, et jetons quelques pièces dans la fontaine (pas pu résister, désolé) en espérant que la suite des efforts musicaux de ce combo soit plus convaincante.