Pink Floyd est un groupe à l'histoire assez imposante pour que plusieurs écoles se disputent à son sujet les théories les plus échevelées. Pour certains, "Meddle" est tout simplement le meilleur album du groupe. Pour d'autres, coincé entre l'historique "Dark Side of the Moon" et le fondateur "Atom Heart Mother", "Meddle" est un album parenthèse sur lequel il est inutile de s'attarder. Tâchons d'être objectif et de raisonner de la meilleure manière : celle d'un fan de progressif qui ne veut se fermer aucune porte et jouir de tout ce que la musique peut offrir.
A priori, "Meddle" semble être un album typique de l'âge d'or de Pink Floyd. les morceaux sont longs, l'orgue plane, le chant est rare et n'appartient qu'au groupe et la guitare soliste et a dix ans d'avance sur ses contemporains. Du grand floyd, ou plutôt, du floyd tout court, si l'on exclut les débuts et la période tardive.
Mais "Meddle" c'est aussi l'arrivée des réminiscences folk et des prophéties grunge : "A pillow of wind", le délire en guitare sèche "Seamus" et "One of these days" avec son ouverture tonitruante et sa basse rugueuse ouvrent de nouvelles portes. Et puis, surtout, "Meddle" c'est le disque de "Echoes", le second "25 minutes" de Pink Floyd à la fois planant, mystique, un des piliers de l'œuvre du groupe. Comment connaître Pink Floyd sans avoir entendu les albatros ponctuer l'incontournable solo de guitare et les nappes d'orgue Hammond ?
"Meddle" a une place dans la discographie de Pink Floyd, celle de l'album planant, créatif et fraternel. Ce n'est pas la première place, mais c'est une place d'honneur.