Coincé entre les deux albums monstrueux que sont "Let There Be Rock" et "Highway To Hell", "Powerage" a eu du mal à se faire une place au soleil de la discographie d’AC/DC. Pourtant, cet album, longtemps sous-estimé, a réussi à se faire reconnaître au fil du temps. C’est ainsi que nous avons pu retrouver 'Up To My Neck In You' sur la setlist de la tournée "Stiff Upper Lip" ou bien 'Down Payment Blues' sur la précédente.
Alors bien sûr, il est évident que "Powerage" n’est pas aussi déchaîné que "Let There Be Rock" et pas aussi abouti que "Highway To Hell", mais cela reste quand-même un excellent album ne souffrant d’aucune faiblesse et couvrant même un panel assez large des capacités des Aussies.'Rock’n’Roll Damnation' nous renvoie à l’époque de "High Voltage" dans un registre proche de 'It’s A Long Way To The Top', alors que les influences bluesy se retrouvent fortement sur 'Down Payment Blues' et 'Gone Shootin’ ' avec leurs riffs obsédants, le tout sur une rythmique toute en rondeur qui laisse découvrir le nouvel arrivant au poste de bassiste : Cliff Williams.
'Sin City' est un véritable rouleau compresseur fonçant droit devant lui sans se poser de questions. 'Riff Raff' caracole pied au plancher avec son remarquable riff zeppelinien, tout comme 'Kicked In The Teeth' dont le refrain percutant justifie le titre à lui seul. Enfin, 'Gimme A Bullet' avec son tempo moyen, le sombre 'What’s Next To The Moon' au refrain explosif, et le très dynamique et plein de sous-entendus 'Up To My Neck In You' viennent compléter le tableau.
"Powerage" est donc un album à la fois varié et homogène, qui n’a rien à voir avec l’album soit-disant mou présenté par certains. Si effectivement le tempo ralentit un tant soi peu sur quelques morceaux, cela se trouve justifié par le caractère bluesy ou par la mélodie, et puis un tempo ralenti par Angus & Co reste très loin du stade de la mollesse de part la dynamique des riffs proposés. Il est donc grand temps de réhabiliter cet album en lui donnant la reconnaissance qu’il mérite.