Après avoir quitté Angra puis Shamaan, Andre Matos nous revient en cette année 2007 sous son propre nom. Pour réaliser ce "Time to be free" il s’est adjoint les services des frères Mariutti, partis eux aussi de Shaaman, de Sacha Paeth et de Roy Z aux manettes.
Avant même l’écoute de cet album, son titre pourra surprendre. André Matos se serait-il senti prisonnier dans les groupes auquel il appartenait ? Ne pouvait-il laisser libre cours à son inspiration ? A-t-il joué la carte de la provocation ? Nous n’épiloguerons pas sur ce choix semblant quelque peu inopportun pour nous intéresser au principal, à savoir la musique.
Avec ce "Time to be free", Matos ne déroge pas à certaines de ses bonnes habitudes. Le travail d’écriture et la production sont soignées et le style musical général de l’album s’inscrit directement dans la lignée de ce qu’à pu faire l’homme dans ses anciens groupes. Les douze titres sont ainsi basés sur un heavy métal mélodique gorgé d’influences diverses, du classique aux touches brésiliennes, caractéristiques qui ont fait le charme et l’originalité de la carrière de Matos. Et la qualité est bien là !
Dès l’entame du disque, Matos nous gratifie d’une petite perle heavy métal à tendance symphonique digne de l’époque de "Angel’s cry" suivi du titre mélodique "Rio" d’un très bon niveau. Et la première partie de l’album est à l’avenant avec notamment "Remember why" qui se rapproche de ce que le Angra actuel peut faire.
Après un "How long" très heavy dans lequel Hugo Mariutti fait montre de son savoir faire sur des soli totalement maîtrisés, quelques titres plus faibles font leur apparition dont les deux ballades "Looking back" et "Face the end" un peu trop classiques et qui cassent un peu le rythme de l’album.
Heureusement "Time to be free" remet les pendules à l’heure avec son aspect épique et ses orchestrations, excellent titre très progressif dans sa construction et un des points d’orgue de l’album. Il ne faut pas non plus oublier "Rescue", titre plus heavy presque progressif avec ses vocaux à la limite du black et un aspect ethnique brésilien bien prononcé ni le floydien "New Moonlight", nouvelle version d’un titre de Viper (premier groupe de André Matos) dont le piano accompagne Matos au chant dans sa dernière partie. On voyagera avec beaucoup de plaisir sur ce morceau superbe dont le final mêle guitare et orchestrations. L’album s’achève enfin sur des morceaux plus classiques, très typé heavy mélodique mais de bonne qualité.
André Matos et sa bande signent donc là un album très convaincant et très riche qui ravira sans doute possible les fans de heavy mélodique. En laissant de côté les expérimentations et l’aspect sombre de "Reason" (Shaman) pour revenir à ce qu’il sait faire de mieux, Matos s’est donné toutes les chances pour revenir en haut de l’affiche. Malgré quelques petites longueurs, on ne peut que se réjouir de ce retour en forme et espérer que le groupe aura dans le futur une promotion et une distribution à la hauteur de son talent.