Empire est le projet de Rolf Munkes, un guitariste allemand qui est aussi impliqué dans d’autres groupes de métal comme Razorback ou Majesty. Empire n’est pas un band classique, mais une formation à géométrie variable, où seul le fameux bassiste Neil Murray (Black Sabbath, Whitesnake, …) a participé, avec Rolf, aux trois premiers albums. Ceux-ci ont vu défiler quelques pointures comme Mark Boals (Malmsteen, Ring of Fire, The Codex) et Tony Martin (Black Sabbath) au chant, ou Don Airey (Rainbow, Deep Purple, Phenomena, Osbourne, …) aux claviers. Et ce n’est pas fini ! Cette fois, ce sont Doogy White (Cornerstone, Rainbow/Stranger In Us All, Malmsteen/Attack-Unleash The Fury) au chant et Mike « la liste de mes participations est trop longue » Terrana à la batterie, qui sont là pour démontrer leur savoir-faire.
La tâche n’était pas évidente, tant l’album précédent « The Raven Ride » sorti en 2006 était excellent, mais la première écoute rassure. Les 3 premiers morceaux sont de petites tueries de métal tendance "hard mélodique puissant". Le premier, qui est aussi la plage titulaire, démarre sur les chapeaux de roue avec une basse et une batterie bien lourdes, une guitare qui déchire et puis la voix chaude, presque teintée de blues de Doogy White. Un bon solo de guitare bien gras plus loin, je frappe du pied, et le morceau me pénètre la peau. C’est très beau, très mémorable, du tout bon !
Le second titre, « The Alter », déboule comme une cavalerie au galop et permet à Doogy White de se libérer et de démontrer l’étendue de son talent vocal. Ensuite, c’est le superbe « Mother Father Holy Ghost » ! Une rythmique qui se fait encore plus nette et plus décidée, et un refrain d’anthologie chanté divinement par Doogie White. L’album tient son hymne. À écouter en priorité.
Cela se calme ensuite avec « Sail Away », gentil, et puis avec « Child of the Light » qui enchaîne sur un tempo calme mais pesant, et dont la mélodie se nappe de claviers aériens bien dosés. Après cette pause, « Tahigwan Nights », plus rapide mais dans un registre soft, relance la mécanique. C’est un morceau qui rappelle un peu le style du projet Phenomena. La guitare est un peu convenue, mais batterie et basse sont bien au rendez-vous.
La suite maintient le niveau, mais ne le hausse pas. Les bonnes compos se succèdent, mais le tempo reste un peu trop lent pour enthousiasmer complètement. Le style reste proche du Black Sabbath période « Headless Cross », avec des incursions vers le Deep Purple de « Perfect Strangers ». Whitesnake n’est pas loin non plus à l’écoute d’ « Angel And The Gambler », mais les musiciens gardent leur propre personnalité. Quant à la comparaison inévitable entre les chanteurs des deux derniers opus... la voix de Doogie est peut-être moins pure que celle de Tony Martin, mais il sait la moduler à souhait et fait parfaitement passer l’émotion voulue. C’est finalement à Rolf Munkes lui-même que l’on pourrait reprocher de ne pas se lâcher un peu plus dans ses parties de guitare.
Ne boudons toutefois pas notre plaisir, il s’agit d’une solide galette bourrée de bonnes mélodies, de riffs mémorables, de chœurs puissants, dont on ne se lasse pas facilement. Un must pour les fans.