Promis, pas de jeux de mollets foireux, Grand Lux, c’est simplement le nom d’un quintet métal norvégien qui a sorti son deuxième album en 2007. J’avoue ne pas avoir eu connaissance du premier opus « Iron Will » paru en 2005, mais un petit tour sur leur site web dévoile des références comme Kiss, Osbourne, Dio ou Judas Priest. Tout comme Priest d’ailleurs, la formation de base ne comporte pas de claviériste mais bien un second guitariste.
L’album commence sur les chapeaux de roue et une sirène avec un « 1000 Paper Cranes » plutôt énervé dans la veine de Judas Priest justement. La rythmique métallique déboule avec force, et elle va assurer tout au long de l’album. « Fallen Angel » qui suit, possède un bon riff mais est plus mélodieux, plus dans la veine hard rock, mais toujours inspirée des années 80. Ce morceau n’est pas sans rappeler, par la voix et l’aspect mélodique, un groupe comme Stryper. Le suivant, « Escaping The Clouds » se moule dans une ambiance pesante à la Black Sabbath ; ce n’est pas original mais ce n’est pas désagréable non plus. Son refrain, lui, lorgne à nouveau vers le hard-heavy mélodique. « Eye Of The Storm » continue dans la même veine, tempo moyen à rapide, fond heavy, vocaux déchirés, mélodie mémorable, solo de guitare typé, c’est un bon morceau. « Thought Dirt » est plus simple, plus hard rock que métal, mais fait mouche avec ses chœurs à la Accept. La production est « crystal clear », sans fioritures, mettant en valeur les mélodies sans les rendre sirupeuses. Chaque instrument est à sa place, avec une mention spéciale pour la basse. Quant à la voix de Phil Goode, elle évoque, outre celle de Michael Sweet (Stryper), celles de Max Bacon (Bronz) ou de Mark Boals (ex-Malmsteen). La suite continue d’aligner - voire de réciter - des références. Outre celles mentionnées plus haut, on pense parfois à Motley Crue quand ça s’excite ou à Legs Diamond quand ça se calme. « Rainbow’s End », le morceau le plus structuré, clôt l’album en nous faisant une synthèse de tout ce qui précède.
Grand Lux est manifestement tombé dans une marmite en métal estampillée années 80 et n’a pas envie d’en sortir. Le problème, c’est que si de nombreuses influences viennent à l’esprit à l’écoute de l’album (on pourrait aussi citer Maiden pour quelques ambiances et riffs), on ne pense jamais à … Grand Lux. C’est donc bien là le véritable problème, la personnalité. Bien sûr, il y a celle du chanteur, mais ses vocaux, malgré l’énergie qu’il déploie (ou à cause) sont un peu lassants à mon goût. J’aurais sans doute voulu, plutôt qu’une bande de bons élèves appliqués, un groupe de métalleux passionnés, avec leur personnalité propre à prendre des risques et à imposer leur grain de folie. Ce sera peut-être pour l’album suivant. En attendant, si vous regrettez les années 80 et connaissez déjà par cœur tous les albums phares de cette époque, celui-ci mérite au moins une de vos oreilles.