Deuxième album pour ce groupe originaire de Suède, et il faut bien dire que le premier n’avait pas marqué les esprits. Formé autour du multi instrumentiste Per Malmberg, ce premier album, sorti en 2004, proposait une musique approximative inspirée du prog, du folk et du hard des 70’s. Trois ans plus tard, ne gardons pas le suspens, les choses n’ont pas vraiment changé. Le groupe nous la fait encore dans le cross-over multi genres, et s’il a gommé certains défauts insupportables (les vocaux trafiqués), la marge de progression est encore grande.
Sur le premier titre, les plus pointus pourront peut-être apprécier une fusion entre l’eurock des années 70 et la modernité gothique de groupes comme Paradise Lost, Amorphis ou Eternal Tears of Sorrow. Bien sûr, la mélodie est un peu simple, mais la ritournelle ne manque pas de charme. Le morceau suivant associe la langue suédoise, des riffs plus hard et un refrain typiquement folk. Amusant, mais anecdotique.
Avec « A Dying Rose », la pièce maîtresse de l’album, la plus longue aussi, les choses sérieuses devraient enfin commencer. Mais à nouveau, la mélodie n’est pas d’une originalité sans borne. Heureusement, le mélange de genres garde un certain intérêt ; accordéon par ici, guitare acoustique par là, sonorités d’orgue Hammond à droite et envolées de claviers à gauche. Avec une production un peu plus solide, ce savant mélange de décennies (Kansas, Machiavel, Trillion pour les 70’s -Magazine, Gary Numan, Ultravox pour les 80’s et Paradise Lost, ou Amorphis pour les dernières) aurait pu prendre. Las, après 7 minutes agréables, le groupe s’empêtre dans une finale aussi inutile qu’inintéressante.
C’est peut-être avec « Clara Leaving » que nous devons garder l’espoir de voir un jour la chenille se transformer en papillon, ou, qui sait, la grenouille en Prince charmant. Ça commence comme un vieux Deep Purple qui enchaînerait sur du Spiritual Beggars et puis quand arrive le refrain, on est pas loin de Fleetwoood Mac période pop. Ce n’est pas fini, il faudra encore reconnaître les sonorités d’orgue Hammond, de mellotron et une envolée presque funky pour réussir ce petit quiz de l’amateur de rock. Non, sans rire, cela ne fonctionne pas trop mal.
On se dit que la mayonnaise est en train de prendre, mais il faut ensuite subir un instrumental de plus de 9 minutes, presque émouvant de banalité ou de naïveté, au choix. Ensuite, « Stained », morceau hard introduit par guitare acoustique arabisante, est gâché par de piètres vocaux et ne relève donc pas vraiment le niveau. L’album se termine avec une autre longue plage de plus de 10 minutes qui égrène à nouveau les connaissances musicales de nos braves suédois, mais sans enthousiasmer.
Vous l’aurez compris, nous sommes face à un album qui laissera probablement son auditeur perplexe. La production et les vocaux (chœurs et lead vocals), sont certes en progrès, mais desservent encore trop souvent leur musique. Il y a de bonnes idées, une envie de bien faire, mais il y a encore beaucoup trop de déchets d’inspiration et d’assemblages de clichés pour convaincre.