N’est pas Dream Theater qui veut, et nos chers allemands de chez Dreamscape viennent nous le démontrer une fois de plus avec ce nouvel album, « 5th Season », qu’ils viennent de sortir en septembre dernier. L’attente était pourtant grande car Dreamscape est un groupe extrêmement talentueux, à la technique impressionnante, et nombreux sont ceux qui attendaient enfin un album où la formation pourrait apporter sa propre touche personnelle à une musique beaucoup trop inspirée de Dream Theater et consorts sur les précédents opus.
Malheureusement, avec ce « 5th Season », Dreamscape nous pond un album de Métal progressif encore une fois trop plat et à la personnalité toujours aussi inexistante. Certes, tous les éléments d’un bon album de Métal prog sont réunis, à savoir de grosses guitares saturées dynamiques et graves, une rythmique soutenue, un chant efficace sans pour autant être transcendant, et un clavier affirmé. Néanmoins, aucune réelle originalité ne se dégage de la production, et chaque morceau, chaque riff même, laisse une impression de déjà entendu… Il n’y a qu’à prendre pour exemple « Fed up with » qui débute l’album avec son riff de guitare à la mièvrerie sans égal, et qui semble avoir été interprété par au moins tous les groupes de Métal progressif existants.
Pourtant, la technique du groupe est irréprochable, chaque membre excellant dans son domaine, et les jams instrumentales peuvent impressionner de par leur complexité… mais il n’empêche que leur intérêt se trouve être grandement limité, les démonstrations de technique pure sans le moindre feeling étant franchement très fades.
Ainsi, la musique de Dreamscape n’arrive toujours pas à se forger sa propre identité, laissant des compositions bien faites, mais sans âme. Les titres ressemblent toujours à des ersatz de Dream Theater, mais sans cette efficacité qui caractérise la bande à Portnoy. Il faut toutefois relever la présence de morceaux à l’efficacité certaine, comme le titre éponyme « 5th Season » d’une durée excédant les 14 minutes, et où certains passages arrivent à se faire convaincants, le riff principal étant d’ailleurs assez entrainant. Aussi, la douce « Somebody » aux accords de guitare clean envoûtants ainsi que la puissante « Phenomenon » et ses riffs dévastateurs arrivent à séduire l’auditeur de par un feeling bien plus marqué que sur le reste de l’album. Cependant, dans l’ensemble, les compositions ne se veulent pas vraiment transcendantes, et il faudra énormément d’écoutes avant de pouvoir éventuellement percevoir une ébauche d’intérêt dans cet amas de riffs anodins et mièvres.
C’est ainsi que Dreamscape nous délivre un album divertissant mais pas suffisamment convaincant, le potentiel du groupe pouvant être beaucoup mieux exploité. Ce « 5th Season » est donc à conseiller soit aux inconditionnels du genre, soit aux néophytes qui voudraient s’initier au Métal progressif et ne verraient pas ainsi le manque d’originalité de l’album. Mais à ces derniers, je leur conseillerais plutôt la discographie de Dream Theater ! En définitive, ce qui fait le plus cruellement défaut à Dreamscape, c’est son manque de personnalité…