Angel of Eden est un tout nouveau groupe originaire de Suisse, mais c’est avant tout le projet de Roger Staffelbach, connu pour être le guitariste de Artension. Après avoir sorti sept albums avec son groupe, ce dernier a décidé de fonder son propre combo afin de laisser libre court à ses idées et ses envies.
Musicalement, Artension propose un métal progressif de grande qualité laissant une grande part aux claviers de Vitali Kuprij avec quelques aspects à la Dream Theater. Avec Angel of Eden, Staffelbach s’éloigne assez radicalement de cet univers pour proposer un power métal mélodique assez direct avec des aspects à la Yngwie Malmsteen.
Pour ce faire, il a appelé autour de lui un line-up de grande qualité, avec notamment Carsten Schulz de Evidence One au chant, et des invités de prestige dont Steve Di Georgio à la basse, qui joue dans Artension et qui a évolué dans nombre de grands groupes (Death, Iced Earth, Testament), et John West également de Artension et ex chanteur de Royal Hunt sur un titre.
Angel of Eden propose donc un métal qui allie le néo-classique au power métal avec bien sûr des parties de guitare bien mises en valeur, faisant sentir que Staffelbach est le leader du groupe. Et le résultat est d’assez bonne facture même si peu original, le genre ayant déjà bien été balisé dans les années 80.
Bien servies par une production de qualité, les compositions de l’album se montrent assez accrocheuses, à commencer par le morceau titre The end of never, très efficace entrée en matière avec un chant bien en place et des soli de guitare qui nous replongent directement dans le Malmsteen époque Odyssey. Avec Dreamchaser, on retrouve un titre du même genre avec un Staffelbach qui a tendance à en rajouter beaucoup et à écraser un peu trop les autres instruments. Malgré cela, le morceau tient la route grâce au chant.
Après un Angel of Eden dans la même veine, et donc un peu lassant à force, le groupe a un sursaut avec Return of the Pharaoh (Pt.1) : un instrumental bien pensé, plus équilibré entre guitares et claviers sur lequel Staffelbach se montre plus inspiré et original que précédemment.
Sur The battle of 1386, on retrouve l’excellent John West au chant sur un titre nettement plus heavy que le reste de l’album avec des ambiances plus sombres, et West arrive à bien s’imposer par rapport à la guitare moins omniprésente ici, dans une veine plus progressive.
Après un Into the Black banal et qui retrouve les défauts de début d’album, on trouve la fin de Return of the Pharaoh qui aurait gagné à ne faire qu’un titre avec la première partie pour plus de cohérence musicale, même si cette courte partie est de qualité.
L’album se finit d’assez bonne manière avec un Keys to Avalon bien réussi dans une veine plus lente et encore une fois assez progressive. On sent d’ailleurs le groupe plus à l’aise dans ce style de compositions que dans le speed mélodique classique. Puis, un instrumental final un peu long et démonstratif mais de bonne tenue dans le genre.
Angel of Eden signe donc là un premier album de qualité avec des musiciens de très bon niveau mais dont les défauts sont encore flagrants, notamment un certain manque de personnalité assez gênant dans un genre très encombré. Si le groupe veut espérer se faire une place au soleil, il aura tout intérêt, son guitariste leader en tête, à se détacher d’influences encore trop marquées. Malgré cela, ce End of Never devrait plaire aux fans du genre, tant les codes du speed métal néo-classique sont respectés à la lettre.