Le projet ‘Oblivion Sun’ est né de la réunion de Frank Wyatt et Stanley Whitaker… Les puits de science que vous êtes auront rapidement reconnu ici les deux membres fondateurs du groupe des années 70' 'Happy The Man', groupe de rock progressif américain. Après un album sorti en 2004 avec HTM, nos deux américains ont laissé germer la graine d’Oblivion Sun à travers un autre projet, 'Pedal Giant Animals'. Après 3 ans de changements de line-up, de compositions revues et corrigées, le groupe a enfin pu sortir l’album éponyme en septembre 2007.
Alors qu’en est-il ? Etant eux-mêmes issus de l’âge d’or du progressif (oserais-je dire de la préhistoire progressive ?), les musiciens retournent derrière des compositions au moog, des enchaînements yessiens alambiqués et une sonorité presque jazzy inévitablement rétro. Le premier titre de l’album, "Fanfare" est clairement révélateur des influences du groupe : une intro calquée sur un Rick Wakeman en forme sur fond de jazz pompeux.
A défaut d’être totalement marqués par un rock progressif des années 70' assez rétro, nos américains arborent un style légèrement plus pop sur "The Ride" avec son refrain accrocheur. Le tout est plaisant… mais à petites doses.
Les incessants changements de chanteurs ont laissé penser au groupe qu’il était tout à fait possible de s’en passer. C’est ainsi que l’on retrouve le plus souvent des compositions instrumentales avec des musiciens très bavards. C’est le cas sur le "Noodlepoint" où saxophone, guitares et claviers se taillent une jolie part du gâteau.
Les quelques parties vocales sont assurées par Stan Whitaker comme sur "Catwalk" qui s’impose comme la ballade de l’album… Un peu molle, avec un rythme cassé dérangeant. La reprise aux claviers en fin de morceau redonne néanmoins un peu de vigueur à l’ensemble.
Du reste, les compositions sont très courtes pour un groupe de rock progressif. Entre 3 et 9 minutes pour un ensemble assez mitigé. Le style joué ici par nos dinosaures du prog’ est un style déjà entendu 100 fois à travers les groupes comme 'Camel', 'King Crimson', etc.
Le sacro-saint Graal recherché par tous les chroniqueurs ne se retrouve malheureusement pas dans cet album. L’once d’originalité qui apporterait un plus incontestable à l’album n’est pas là. Qu’à cela ne tienne, la quête continue… Espérons qu’Oblivion Sun, étant donné les qualités instrumentales dont ils savent faire preuve, pourra répondre à cette carence dans un album ultérieur.