Cela faisait 5 ans que nous attendions un nouvel album de Poison, depuis un "Hollyweird" rassurant quant à l’état de forme des princes du glam-rock US. Si le fait que ce nouvel opus ne soit composé que de reprises peut paraître décevant dans un premier temps, ce sentiment sera submergé par l’enthousiasme suscité dès la première écoute.
Il est vrai qu’un premier coup d’œil sur la liste des 13 titres pouvait laisser dubitatif, les 5 derniers morceaux ayant déjà eu les honneurs d’une présence discographique sur des précédents albums. Pourtant, une fois la musique lancée, c’est un véritable vent de fraîcheur et de spontanéité qui balaie toutes nos inquiétudes. Non seulement le choix des titres est en parfaite harmonie avec l’identité de Poison, mais en plus, Bret Michaels et sa bande réussissent à s’approprier chaque morceau sans pour autant le dénaturer. Il s’agit donc d’une véritable démonstration de ce qu’est l’art d’être un party-band auquel nous assistons tout au long de cet album.
Et c’est 'Little Willy' de Sweet qui nous met immédiatement dans l’ambiance grâce à un gros son, une interprétation énergique et une accélération finale décoiffante. Le reste de l’album est un condensé de rock’n’roll festif où seulement deux ballades viennent se glisser. Poison étant passé maître depuis plusieurs années dans la composition de ce type de morceau, il est fort agréable de constater qu’il est également capable d’insuffler son art dans ces reprises, que cela soit le superbe 'I Never Cry' d’Alice Cooper ou le moins connu 'Can’t You See' du Marshall Tucker Band qui n’est pas sans rappeler d’autres ballades composées par Michaels et ses acolytes.
Le reste des titres est dans une veine particulièrement dynamique, allant du mid-tempo countrysant 'Dead Flowers' des Rolling Stones, à un 'I Need To Know' de Tom Petty aux légers accents punk. Au delà de l’interprétation en elle-même, il est amusant de constater que Poison s’est amusé à glisser certains repères classiques de son identité dans de nombreux morceaux, que cela soit l’intervention à l’harmonica dans 'What I Like About You' des Romantics, ou bien les légendaires interpellations de CC DeVille par Bret Michaels comme en intro du 'Rock’n’Roll All Night' de Kiss ou pour lancer le solo de 'You’re Mama Don’t Dance' de Kenny Loggins.
Alors bien sûr, il serait inutile de vouloir faire passer nos quatre Américains pour des virtuoses, mais le fait est qu’ils n’ont de leçon à recevoir de personne lorsqu’il s’agit de glisser une bonne dose d’ambiance festive et de nous donner quelques instants de bonne humeur contagieuse. Nous ne pouvons plus que souhaiter qu’un nouvel album plus personnel rejoigne bientôt les bacs de nos disquaires, et surtout, que le groupe nous fasse enfin l’honneur de venir prêcher la bonne parole du rock’n’roll dans nos contrées. Et comme le dit si bien Bret : "Play it to me C.C !"