Comme la pochette ne l’indique pas, « Paramount » n’est pas une bande originale progressive à la gloire d’un Fort Boyard défraichi ! Non, Sieges Even, c’est l’histoire d’un groupe allemand de rock progressif créé en 1998 qui provoque des réactions diamétralement opposées. D’un côté on trouvera celles acerbes de ceux qui les considèrent comme un énième groupe de progressif bien que faisant une musique agréable fortement influencée par Yes et Dream Theater. De l’autre, on lira celles dithyrambiques de ceux qui encensent un groupe qui a su parfaitement digérer ses évidentes influences pour en faire une merveilleuse pièce de 10 actes mélodieux et enchanteurs !
Une fois passé le cap du jeu stérile des comparaisons, comment ne pas être emballé par les harmonies aussi bien musicales que vocales de ce « Paramount » ? Comment ne pas se laisser emporter par la vague mélodieuse qui vous transportera un peu plus d’une heure durant ?
Tels IZZ ou encore Brother Ape, les allemands nous convient à un voyage envoûtant notamment en raison du chant d’Arno Menses (que les esprits chagrins cantonneront à un simple ersatz de Jon Anderson) accompagné d’innombrables harmonies vocales tout aussi majestueuses et enivrantes dont les allemands usent et abusent… Mais qui le leur reprochera tant l’exercice de style est magnifique lorsqu’il est aussi bien fait ?
Comme on peut le constater, l’ombre de Yes plane… Cependant et comme pour rappeler que Alex Holzwarth officie derrière les fûts de Rhaspody, celles de groupes plus métal comme Rush ou Dream Theater - pour citer les plus connus - surplombent également ce « Paramount » et notamment au niveau de certains riffs heavy comme celui de « Leftovers » qui tranchent merveilleusement bien avec la mélodie ambiante qui monte crescendo pour atteindre de merveilleux paroxysmes ! Enfin que dire de l’instrumental atmosphérique émouvant « Mounting Castles In The Blood Red Sky » avec en toile de fond le discours de Martin Luther King : magique !
Magique... En voici un mot qui sied particulièrement bien à ce splendide « Paramount » qui se clôt par la fabuleuse pièce maîtresse éponyme véritable condensé des points exposés par ailleurs…
En bref, on espère simplement que Sieges Seven continuera de nous gratifier d’opus aussi inspirés et inspirants ! Une vraie belle réussite !