The Sun Of Weakness, voilà un nom qui sonne bien pour ce groupe italien formé en 2003, déjà auteur de deux démos sorties en 2003 et 2004, suivies d’un premier album intitulé "Landescape" édité en 2006. Le vieil adage " Il faut battre le fer quand il est chaud " paraît donc fort adapté à ce quintette, puisque voici qu’arrive le dernier opus, baptisé "Trompe l’œil". Ce titre peut se manifester comme un hommage à une forme d’art graphique urbaine très en vogue ces dernières années. Mais attention, le trompe l’œil n’a pas une durée de vie très longue, car le temps qui passe inexorablement laisse une empreinte fatale à ce genre de création.
Passés ces quelques entre faits artistiques, il convient de s’attarder sur le contenu de cette nouvelle production proposée par The Sun Of Weakness. Le groupe se réclame de la mouvance gothique, mais il s’agit plutôt de rock pop atmosphérique relativement musclé dont il est question ici. L’interprétation est certes de qualité, mais les compositions regorgent d’intonations et de thèmes longuement et surtout souvent déjà entendus. L’influence majeure de cette formation encore jeune lorgne vers les Britanniques d’Anathema, sans pour autant faire de l’ombre à ce groupe expérimenté et reconnu. A ce titre, les musiciens oeuvrent délibérément dans le sillage des anglais susnommés avec des morceaux comme "Drop" ou encore "A New Landscape". Seulement, il manque une bonne dose d’inspiration à l’ensemble pour permettre de rester en haleine face à ces douze créations.
C’est quand même étonnant de n’entendre que quelques soli, qui plus est assez courts en fin de plage, alors que le guitariste campe tout de même de très acceptables rythmiques avec un son bien adapté à la tendance atmosphérique. Seulement, la construction des titres est trop souvent similaire, avec quelques arpèges de guitares et quelques notes de piano en toile de fond. Le tempo insufflé par le duo basse/batterie reste également semblable d'une composition à l'autre, même si un effort est consenti sur "Insidious Line". Ces formes de structures assez répétitives finissent immanquablement par laisser une impression de lassitude. D’autant que la voix fortement empreinte d’intonations nasales dans la veine du chanteur de Dépêche Mode, mais sans la verve et l'originalité qui le caractérise, finit par conforter cette sensation au fil des écoutes.
Une bonne volonté est tout de même bien présente, car le refrain d’un titre comme "Floating Deserts" finit par s’imposer. Mais il persiste tout au long de cet album comme un sentiment de retenue de la part du groupe. A force de vouer une trop grande admiration et de vouloir être trop fidèle à une pointure du mouvement atmosphérique, The Sun Of Weakness finit par passer à côté de ses propres inspirations. Pourtant, l’étincelle créative qui permettrait à cette formation de se détacher de ses mentors n’est pas si loin et ne demanderait qu'à s'enflammer au contact d'une atmosphère moins réservée et plus inventive.