Avec son deuxième album sorti en 2004, "Lightseeker", les roumains de Magica avaient un peu déçu. Car si leur premier opus, "The Scroll of stone", avait permis au groupe de se faire un prénom dans le milieu du heavy métal symphonique, le suivant fut beaucoup moins apprécié, sans doute composé un peu trop vite et, malgré une évidente bonne volonté, loin des meilleurs groupes du genre tels Epica ou Nightwish.
"Hereafter", qui arrive donc près de trois ans après son prédécesseur, a déjà des allures de quitte ou double pour le groupe dans un style musical très calibré et qui ne pardonne pas les faiblesses. L’enjeu est assez simple : ou il arrive à se surpasser, ou il risque de retomber dans l’anonymat le plus complet.
Premier élément jouant en faveur du groupe sur ce nouvel album, la qualité de la production. Bien que ne bénéficiant sans doute pas des mêmes moyens que les ténors du genre, Magica arrive à avoir encore une fois un son de grande qualité, bien puissant et mettant en valeur ses compositions. Ensuite, comme sur "Lightseeker", c’est sur l’originalité des titres que l’on pourra juger le groupe. Et il est évident qu’un réel effort à été fait de ce côté-là. Magica a pris son temps pour peaufiner son disque et cela se sent. Il se dégage ainsi de l’album une certaine unité et le groupe présente une identité propre, chose qu’il n’avait pas encore vraiment réussi à faire par le passé.
Ce "Hereafter" propose donc un métal symphonique certes assez classique mais que l’on prend plaisir à écouter grâce non seulement à un excellent travail sur les claviers, mais aussi et surtout pour sa chanteuse, Ana Mladinovici, qui assure des parties très agréables en évitant de trop forcer dans les aigus. Elle n’a ainsi pas grand-chose à envier aux meilleures représentantes du genre, entre une Simone Simons (Epica) pour le côté symphonique et Sabine Edelsbacher (Edenbridge) pour l’aspect plus mélodique et pop.
Musicalement, le groupe se place dans la frange plus calme du genre, en évitant les aspects death métal qu’affectionnent certains groupes, pour rester dans un power métal certes puissant mais très accessible avec de très bons moments. "No matter what" se met par exemple en valeur avec un refrain facilement assimilable et des passages musicaux assez progressifs. De même, "Etrangled" permet à Ana de faire des prouesses au chant sur un titre presque pop de grande qualité. Dans un style plus symphonique et énergique, on citera aussi "This is who i am" qui n’est pas sans rappeler le Within Temptation de l'époque "Mother Earth".
Malgré quelques redondances entre certains titres, notamment en milieu d’album, on se laisse facilement charmer par l’écoute de ce "Hereafter". Le groupe a certes encore quelques progrès à faire pour se hisser au niveau de ses influences, les guitares et la batterie manquant parfois de puissance et étant légèrement en retrait par rapport aux claviers et au chant. Mais il est en net progrès par rapport à ce qu’il avait proposé par avant. Et avec du travail, il a les moyens de s’extraire de la masse. Ce disque possède en tout cas déjà tout pour plaire aux amateurs du genre.