Après un "Metal Rendez-Vous" particulièrement réussi et comme l’illustre parfaitement bien la pochette de ce nouvel album, Krokus a décidé de battre le fer tant qu’il est chaud. Pour cela, nos Suisses alignent la même équipe, fait assez rare dans leur histoire pour être souligné.
Malheureusement, les hostilités démarrent plutôt mal. La bande de Von Arb tente de miser sur un peu d’originalité avec le premier morceau 'Celebration', mais si l’intro au rythme lourd et lent de la batterie rejoint par le chant de Marc Storace n’est pas dénué d’intérêt, le refrain mis en boucle sur toute la fin du titre lasse très rapidement. 'Easy Rocker' pourrait, quant à lui, être un très bon morceau, si nous n’avions pas la désagréable impression d’écouter une nouvelle version de 'Come On' du précédent album. Enfin, les ridicules cris efféminés qui précédent le refrain de 'Smelly Nelly' réduisent à néant la dynamique mise en place par un riff lourd et efficace.
Difficile de se relever d’une introduction aussi ratée. Pourtant, la suite est loin d’être désagréable et oscille entre le mid-tempo 'Winning Man' au départ heavy évoluant vers une accélération finale doublée d’un solo bien senti, et le hard-rock punkisant aux accents à la Mötörhead de 'She’s Got Everything'. Le bon rock’n’roll n’est pas oublié avec 'Mr. 69' et 'Rock City' et la plupart des soli sont particulièrement réussis. Cependant, l’influence d’Angus Young et de sa bande commence à se faire fortement sentir, en particulier sur 'Burning Bones' et 'Mad Rocket'. La suite de la carrière discographique du groupe nous prouvera à de multiples reprises qu’il ne s’agit pas d’un accident de route, cette référence devenant même une marque de fabrique particulièrement encombrante.
"Hardware" n’est donc pas un mauvais album, mais il s’agit tout de même d’une véritable déception après la réussite de son prédécesseur. La suite viendra cependant nous rassurer et nous laisser penser qu’il s’agit d’une erreur de jeunesse provoquée par un peu trop de précipitation.