Cela faisait 17 ans que nous attendions une nouvelle offrande studio de Rose Tattoo, voir 21 ans, si l’on considère que "Southern Star" et "Beats From A Single Drum" ressemblaient plus à des projets d’Angry Anderson qu’à un véritable album des Tatts. La sortie du live "25 To Life" avait bien marqué la résurrection du groupe en 2000, mais la sortie de "Pain" vient confirmer le retour des Australiens tatoués pour notre plus grand bonheur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Angry, Pete & Co. ont des choses à dire après tant d’années d’absence. En effet, ce ne sont pas moins de 16 titres qu’ils offrent à nos cages à miel (pour paraphraser Tonton Zégut) ébahies. Quel plaisir de retrouver ce groupe culte qui nous annonce un album "100% Rock’n’Roll" sur l’intérieur de sa pochette. Et le fait est que Rose Tattoo ne s’est pas assagi, bien au contraire. A croire que le cancer contre lequel lutte Pete Wells a démultiplié sa rage et celle de ses camarades de jeu.
Dès le premier titre, 'Black Magic', les influences punk font leur retour au sein des compositions du groupe. Nous les retrouverons sur une petite demi-douzaine de titres, et elles atteignent leur paroxysme sur un 'Kisses & Hugs' joliment illustré de nombreux fuck. Dans ce domaine d’influence, si 'No Mercy' peut se révéler un peu trop uniforme, '17 Stitches' vaut le détour avec ses couplets au cours desquels Angry déverse un torrent de paroles sur un simple rythme de batterie. La rage du groupe se retrouve également sur le hargneux titre éponyme aux couplets syncopés, véritable plaidoyer pour un thème cher à Angry : les leçons à tirer des épreuves de la vie. Enfin, difficile d’ignorer l’agressif 'Satan’s Eyes' au riff rock’n’roll rapide et au solo ravageur.
Le reste de l’album s’écoule au milieu de mid-tempos aux refrains inoubliables tels que le vicieux 'The Devil Does It Well' ou le plus classique 'House Of Pain', et d’hymnes potentiels tels que l’irrésistible et enjoué 'Union Man' ou le très rock’n’roll 'Hard Rockin’ Man'. Enfin, si nos 5 tatoués sont pleins d’énergie, ils ne font pas uniquement preuve d’agressivité et nous offre quelques titres de rock’n’roll festifs aux titres évocateurs ('I Can’t Help It If I’m Lucky', 'Living Outside My Means' ou 'One More Drink With The Boys') et à la bonne humeur contagieuse.
En dehors d’un morceau plus faible ('No Mercy') et malgré sa longueur, c’est avec un enthousiasme sans réserve que nous accueillons cette nouvelle et presque inespérée offrande d’Angry & Co. Ni le nombre des années, ni la maladie ne semblent pouvoir altérer l’énergie de ces musiciens dotés d’un enthousiasme et d’une intégrité sans pareil. Tatts are back, long live the Tatts !