Le Portugais Rodrigo Vieira s’est grandement investi dans le projet Atlanthea et sort ici le premier album du groupe après une démo parue en 2004. Il assure à lui seul toute la partie instrumentale et a confié les vocaux à plusieurs chanteurs qui jouent le rôle des personnages de l’histoire fantastique assurant la trame de “Mandragora Tree”.
Cet album fort sympathique est plein de qualités qui demandent à être développées : il y a une ambiance générale assurant la continuité de la narration, de la variété dans les compositions et peu de moments d’ennui (‘Counter Clockwise’ mis à part). Certaines pièces tendent vers un prog symphonique, ‘Songs of the Trouble Ghost’, camélien, ‘Where the Road Goes’ ou ‘Cat’s Cradle’ dans lequel on peut entendre des réminiscences de type Satellite. Les contrastes sont assez bien utilisés : la guitare sait se faire un peu plus pesante, et dans ‘My Tyrant Father’, la succession de l’orgue d’église et d’un morceau speed est assez bien vue.
Au plan des reproches, des défauts de jeunesse : un manque de finesse dans la production qui empêche une bonne séparation des instruments, une batterie manquant souvent de profondeur, et l’utilisation d’effets pas toujours appropriés (growl mal maîtrisé sur ‘Don’t Stop Sign’, vocoder assez daté type Cher sur ‘Life is the Way’, et une sur-utilisation de percussions synthétiques).
A bien y écouter, il serait probablement profitable que Rodrigo Vieira délègue une partie du travail instrumental à un vrai groupe pour enrichir le son, car les idées sont là pour suggérer qu’il pourrait bien y avoir un avenir intéressant pour Atlanthea ...