Nous sommes en 2004, soit cinq ans après la sortie du culte « Dans les bras des immortels », cinq années où le groupe rencontrera divers problèmes.
Tout d’abord, les partitions de batterie devenant trop exigeantes, Namtar est forcé d’abandonner son instrument pour revenir à sa position originelle de bassiste. Le poste de batteur sera comblé par une machine de guerre répondant au doux nom de Melkor.
Ensuite, les frustrations du groupe face à la société dans laquelle ils vivent ne font qu’amplifier leur haine. Il est d’ailleurs question des « Hantises » de la formation québécoise, titre on ne peut mieux trouvé pour une œuvre digne de ce nom…
Tout d’abord, le son de « Frozen Shadows » évolue. Fini le black atmosphérique et symphonique à la Emperor, place à une musique brutale aux ambiances poisseuses et infernales.
S’il y a des risques pour que l’auditeur regrette ce choix, il remarquera que le groupe a gagné en personnalité ainsi qu’en noirceur. Car l’ambiance est telle qu’illustrée sur la pochette ; oppressante, noire, maléfique, brutale, sans concession. Et ce ne sont pas les partitions de batterie de Melkor, rapide et brutal à souhait, qui viendront prouver le contraire ; il s’affiche comme un marteleur digne de représenter l’enfer.
La production quant à elle se veut à mi-chemin entre le crasseux et le puissant ; à cet effet, le son de guitare ne manquera pas de fournir à l’auditeur des images macabres.
Ensuite, il convient de préciser que Myrkhaal a quelque peu mis de côté le sujet de l’hiver et du froid québécois pour traiter d’un sujet qui semblait lui tenir plus à cœur ; les Hantises vécues par le groupe. L’auditeur ne s’étonnera pas de remarquer que les textes -des poèmes toujours aussi bien écrits- abordent leur haine envers une société gouvernée par les faibles ne jurant que par l’amour de la lumière.
S’il y a des chances pour que l’auditeur y voit une névrose, cet aspect apporte une dimension supplémentaire à la musique de Frozen Shadows qui se veut sincère, dégageant une odeur de souffre des profondeurs infernales.
Finalement, il serait bon de préciser que si Frozen Shadows démontre une évolution remarquable et réussie de son black métal, une oreille peu habituée à l’hyper puissance d’une musique qui se veut brutale et sans concession risque de trouver ce « Hantises » indigeste. De nombreuses écoutes sont donc à prévoir pour apprivoiser la bête.
Maintenant que tout a été dit, vous pouvez maintenant disposez et allez vous procurer l’œuvre sans aucun danger. Notez cependant qu’une écoute prolongée peut finir par vous faire entendre des plaintes de damnés…