Voici donc ce groupe annoncé, à grand renfort d’encarts publicitaires dans les magasines spécialisés, comme la nouvelle sensation du milieu hard-rock et comme les successeurs de Thin Lizzy. Il est vrai qu’un groupe de quatre jeunes irlandais avec un chanteur-bassiste, cela rappelle forcement quelqu’un ! Mais qu’en est-il musicalement ?
Nous avons ici à faire à un hard rock mélodique dont les racines sont fortement ancrées dans les années 70, et même le son proposé par Chris Tansgarides va dans ce sens, tout en proposant un mix équilibré où chaque instrument trouve sa place. Le travail de composition est également un point fort de Glyder. Tout en gardant un brin de spontanéité, les morceaux ne sont pourtant pas d’un accès immédiat et bénéficient souvent de structures à tiroirs, certes éloignées du progressif, mais évitant le simplisme. Le titre éponyme 'Playground For Life' avec son orgue Hammond et son solo mêlant puissance et sensibilité en est probablement le meilleur exemple, ainsi que le mid-tempo 'Sleeping Gun' ou le plus nerveux 'Over And Over'.
Les influences locales sont incontournables et il est difficile de ne pas penser au gang de Phil Lynott ou à Rory Gallagher à l’écoute de la plupart des morceaux, et ceci dès les deux premiers titres 'Gamblers Blues' et 'Sweets', fortement enracinés dans la tourbe irlandaise. Mais Glyder réussit également à piocher dans le répertoire rock comme sur un 'Puppet Queen' au riff syncopé qui n’est pas sans rappeler certains titres des Clash.
L’ensemble reste très homogène, sans creux ni vide, ni même de baisse de tension, au point qu’une sensation d’uniformité peut parfois poindre le bout du nez, sans s’installer durablement heureusement. Ceci est particulièrement vrai en milieu d’album où le bon riff de 'Walking My Own Ground' est affaibli par un refrain un peu plat et où 'Dark Meets Light' donne un peu l’impression d’avoir du mal à décoller.
L’autre point faible de cet album se trouve au niveau de la voix de Tony Cullen. Si cette dernière, visiblement nourrie à la Guinness, est grave et chaude et n’est pas sans rappeler celles des compatriotes Phil Lynott ou Darren Wharton, elle manque cruellement de puissance à certains moments qui en mériteraient pour donner un peu plus de relief à la musique.
L’ensemble reste tout de même d’un excellent niveau, surtout pour un deuxième album, et laisse entrevoir un potentiel au dessus de la moyenne et une grande capacité à digérer les influences pour en sortir une œuvre personnalisée et bien maîtrisée.