ARTISTE:

DEVIL'S SLINGSHOT

(ETATS UNIS)
TITRE:

CLINOPHOBIA

(2007)
LABEL:

MASCOT LABEL GROUP

GENRE:

GUITAR HERO

TAGS:
Guitar-Hero, Instrumental, Technique
""
NUNO777 (15.01.2008)  
3/5
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Devil’s Slingshot est une formation qui ne dépaysera pas celui qui suit les sorties de musique instrumentale de haute volée. En effet, il vous suffit de prendre le line-up du groupe Planet X et de permuter un Derek Sherinian avec un Billy Sheehan et vous obtiendrez cette Fronde du Diable, cru 2007. Deux questions se posent à l’entame de cette écoute. D’abord, de quelle manière le changement d’un tiers d’une formation musicale peut transformer le propos d’un groupe? En d’autres termes : pâle copie de Planet X ou pas? Ensuite, l’expérience Michel Polnareff ( Tony et Virgil ont été les musiciens du petit blond aux lunettes noires sur sa récente tournée) a t’elle infusée sur le contenu de ce Clinophobia ? En ce sens, que la genèse de cet album prend corps tout au long de la tournée, dans certaines conditions d’enregistrement et de composition qui peuvent apparaître comme relativement approximatives.
Pour finir de vous communiquer tous les éléments afin d’aborder ce disque dans les meilleurs conditions, il faut préciser que ce disque intervient après le début d’une tournée de ce trio dans laquelle les albums solos des intervenants étaient passés en revue. L’enregistrement de cet album est donc presque anecdotique par rapport au projet principal qui était la réunion live de trois virtuoses.

Mettons les pieds dans le plat sans tergiverser, la réponse à la première question est assez claire, autant dans le fond que dans la forme, Devil’s Slingshot n’est pas Planet X. Même si le cahier des charges est similaire - à savoir un métal instrumental dont certains élans vont jusqu’à chatouiller la galaxie jazz - en remplaçant Derek Sherinian par Billy Sheehan vous obtenez un résultat bien différent. Tout d'abord, l’absence d’un clavier soliste rend les compositions bien moins denses et moins « progressives ». Ensuite, la concision des morceaux ne dépassant guère les 4 minutes s'avère peu propice aux joutes progressives.

Malgré cela, l’auditeur est en terrain connu avec une véritable démonstration de musiciens, grosses guitares saturées et soli ostentatoires. Par exemple sur le morceau Nederland, un gros riff bien gras laisse la place régulièrement à un riff très typé Planet X, pour enfin s’évanouir sur une grille jazz avec son clair clôturé par un solo rageur de MacAlpine.
Les morceaux se font plus classiques avec certaines similitudes dans les progressions d’accords ou les gammes utilisées par un certain Joe Satriani, comme par exemple sur les titres « Ocean », « Def Bitch Blues » ou « Ballade de Bastille ». Malheureusement beaucoup trop de morceaux tournent en rond et donnent l’impression d’une succession de riffs accolés les uns aux autres sans logique particulière. (« Lay Off », « Def Bitch Blues » ou « Injustice Live »). Tout n’est cependant pas négatif et quelques bons moments viennent émailler cet album. On pense particulièrement au solo de basse de Bunny Brunel tout en finesse sur Hourglass, aux soli de guitare sur Lay Off ou aux moments de musique relativement agréables (« Nederland »).

Concernant la production, et en cela on répondra à notre seconde interrogation, la genèse de l’album permet de comprendre pourquoi l’album est si inégal dans sa qualité d’enregistrement. En effet celui-ci a été composé et enregistré durant la tournée de Michel Polnareff et ce genre de situation n’est pas ce qu’il y a de plus confortable quand on doit chercher un studio différent à chaque nouvelle ville-étape. Tout cela transparaît dans la production très hétérogène de l’album. Il suffit d’écouter le son de batterie très métallique du morceau « Injustice Line » pour s’en rendre compte. Même le son de guitare de Macalpine est très en dessous de ce dont il a l’habitude de nous gratifier.

En conclusion, ce Clinophobia est assez décevant dans la mesure où l’attente est assez élevée chaque fois qu’un album réunit autant de talent. Cette mouture est assez inégale au niveau de la créativité et de la construction, et les instants où l'on se laisse surprendre par tel ou tel accord ou riff sont trop rares pour convaincre. Les amateurs de Macalpine et consorts ne sont pas prêts de troquer leurs exemplaires de Planet X ou même de CAB de sitôt…


Plus d'information sur http://www.tonymacalpine.com



GROUPES PROCHES:
PLANET X


LISTE DES PISTES:
01. Nederland 06:13
02. Ballade de Bastille 04:05
03. Def Bitch Blues 04:27
04. Lay Off 04:24
05. Injustice Line 04:24
06. Ocean 03:24
07. Flamed 04:11
08. Hourglass 04:46
09. Aerial Perspective 04:13

FORMATION:
Billy Sheehan: Basse
Tony MacAlpine: Guitares / Claviers
Virgil Donati: Batterie
   
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