Avec 'Labyrinthes', Jadallys, formation française en provenance de la capitale, s'offre la sortie de leur second opus, après 'Le Silence' qui avait pourtant fait du bruit en 2004. Ce dernier se voulait déjà novateur, tentant de démarquer Jadallys d'une mouvance musicale établie. Avec 'Labyrinthes', le quintet enfonce encore un peu plus le clou, imposant une musique "sans concession et sans aucun compromis".
Malgré une indépendance artistique recherchée, Jadallys occupe un terrain laissé quelque peu en friche depuis les années 70 à savoir celui du "Fairy Rock" décrit par le groupe comme un "mouvement musical qui emprunte au fantastique, au magique".
Bien qu'émancipé des tendances, avant-gardiste, chercheur en sons meilleurs, on découvrira cependant ça et là quelques affiliations émergeant d'une atmosphère gothique et mystique, et ce jusque dans les paroles. Ainsi sporadiquement semblent se dessiner le jeu rythmé et saccadé de System Of A Down, des séquences barrées évoquant Psykup ainsi qu'une mise en scène et un discours digne de Sleepytime Gorilla Museum.
Jadallys, c'est aussi une voix, celle de Selene, qui entre chant clair et animosités rauques, dresse dans la langue de Molière un tableau sombre et décharné de l'univers dans lequel nous vivons mais tout en paraissant finalement plus pessimiste et déterministe que contestataire.
De leur côté, les guitares envoient des riffs lourds, relativement simples aux relents gothiques, lorgnant parfois avec du death ("Kabaret"), se laissant aller à de légers arpèges ("Enfant de Personne", "Chaman") ou à de planants psychédélismes comme sur le superbe final de "L'araignée" moment fort de l'album. Stephane Buriez (Loudblast, Black Bomb A, X-Vision, l’Esprit du Clan, etc) assurera pour sa part l'enregistrement et le mixage de 'Labyrinthes'.
Au final, comme toute musique avant-gardiste et expérimentale, une réaction épidermique n'est pas à exclure, La musique de Jadallys n'a pas vocation à fédérer, elle vit en dehors de tout, s'éloignant avec risque du mainstream consensuel. Et même si de telles expérimentations sont à encourager, 'Labyrinthes' reste un album difficile et exigeant qui n'attirera sans doute qu'un public averti.