Il est parfois risqué de vouloir remuer les vieux souvenirs ! Barclay James Harvest est un groupe que j’ai suivi à la fin de ma carrière estudiantine, entre “Time Honoured Ghosts” et “Victims Of Circumstances”. Lassé de leur manque de renouvellement, et plus tourné vers des musiques davantage progressives, je les avais abandonnés et n’avais pas replongé dans l’écoute de ce groupe depuis de nombreuses années. Sont attachés à cette musique tout un tas de souvenirs que l’on peut qualifier de jeunesse ...
“XII” n’était déjà pas à l’époque mon préféré, trop calibré et trop prévisible à mon goût. Il s’agit d’un album charnière, marquant la fin d’une époque plus progressive pour une orientation plus AOR (probablement la raison du départ de Wolly Wosltenholme, le claviériste). A la relecture, il y a peu d’originalité dans cet opus, il manque même ce qui faisait la marque de fabrique du groupe, cette évolution à la limite d’une pop commerciale de bonne facture et d’éléments plus symphoniques teintés de synthétique, ce qui n’était pas si fréquent à l’époque (il fallait se tourner vers Supertramp pour retrouver ces éléments plus progressifs).
Nous retrouvons donc l’habituelle alternance de titres (un pour John Lees, un pour Les Horloyd, repeat ...) plus deux autres intercalés signés Wolstenholme. Mais je ne retrouve pas dans cet album le côté plaisant présent par exemple sur les deux albums suivants, alliant un gros savoir-faire mélodique et une atmosphère mélancolique originale.
Ici, la plupart des morceaux ont pris un sérieux coup de vieux, avec une rythmique plutôt balourde (‘Loving Is Easy’, ‘Turning In Circles’), ou des refrains assez prévisibles (‘The Closed Shop’, ‘Sip Of Wine’) : la léthargie guette, malgré la qualité des arrangements.
Reste un peu d’atmosphère sur certains titres (‘Nova Lepideptora’, ‘The Streets Of San Francisco’) qui font pâle figure, perdus dans un album finalement assez terne parce que résistant mal à l’épreuve du temps, hésitant encore entre deux orientations. Préférez, dans l’importante discographie du groupe, leurs deux successeurs, “Eyes Of The Universe” et “Turn Of The Tide”, plus enlevés et plus valorisants pour un groupe qui, sans avoir révolutionné la musique, était très représentatif d’une pop de qualité dans les années 1980.