Avec Minus Exitus, les allemands de Dark Age présentent leur cinquième album. Dire que ce dernier s’est fait attendre est un doux euphémisme lorsque l’on sait que sa sortie était prévue pour la fin de l’année 2006. Retardé par deux fois pour des raisons de line-up fluctuant (Torsten Eggert le bassiste a en effet été renvoyé du groupe juste après la tournée qui a accompagné la sortie de l’album éponyme sorti en 2004), ce nouvel effort aura finalement vu le jour en cette année 2008.
Avant de poursuivre, il est nécessaire de rappeler ô combien la sortie du précédent album a transformé la vision de tout fan de death métal mélodique à la suédoise (In Flames, Soilwork, Arch Enemy) pour ce groupe. Passant d’un statut d’inconnu à grand espoir, Dark Age a en effet frappé un grand coup en proposant un mélange détonnant du meilleur de la scène suédoise mêlé à des aspects heavy thrash et surtout en opposant au chant guttural des voix claires du meilleur effet, transformant chaque titre en tube imparable.
Brisons tout de suite le suspens, ce nouvel album se situe dans la droite lignée de son prédécesseur. Tous les éléments qui ont fait le succès du groupe se retrouvent dans cet opus, peut être un peu moins direct que ne pouvait l’être « Dark Age ». Quelques écoutes supplémentaires s’avèrent ainsi nécessaires pour bien appréhender ce « Minus Exitus » qui se révèle au final plus homogène que son prédécesseur, sans baisse d’intensité.
C’est donc avec un énorme plaisir que l’on retrouve le death thrash du groupe tout au long des 11 pistes de ce Minus Exitus. Le mélange entre les vocaux death et les voix claires est toujours aussi précis, évitant de sonner comme nombre de groupes récents qui donnent soit dans le criard sur les aspects gutturaux, soit dans le faux sur les chants clair.
Avec un son toujours aussi énorme et une qualité d’exécution sans faille, notamment sur les soli très mélodiques, « Minus Exitus » enchaine les hits Heavy/Death sans faiblir. « Dark Age » a semble t-il privilégié la puissance et l’agressivité par rapport à son précédent album qui proposait plus de titres lents et/ou à sonorité acoustique. L’aspect parfois un peu FM que donnent les voix claires est une fois de plus bien présent et continue à apporter une touche d’originalité à la musique du groupe (« Outside the inside »). On trouve aussi des titres plus typiquement death métal sur lesquels les claviers se font plus rares, comme « Black September » ou « The Dying art of Recreation ». Cette dernière composition d’une rare puissance sur les refrains et les soli à tout d’un futur hit du groupe pour les concerts. Citons quand même le presque pop et fort réussi « No way home » qui tranche face au reste du disque tant il est très accessible avec son chant clair et son fort potentiel commercial.
Plus dur et plus direct, « Minus Exitus » se présente bien comme le digne successeur de « Dark Age ». Il ne fait guère de doute que le groupe va gagner en popularité auprès du public death metal voire métal en général. L’avenir s’annonce radieux pour « Dark Age » qui ne devrait guère avoir de mal à atteindre la première division du genre.