Alors que 2008 est déjà bien entamé, MW vous propose un petit saut en 2007 sur Zip Tang, formation américaine dont "Luminiferous Ether" est le premier album. Le quatuor, originaire de Chicago, offre un rock progressif assez éclectique, allant du jazz aux compositions plus pop, en passant inévitablement par un rock progressif aux mélodies sinueuses. Brisons le suspense, le cocktail n'est pas grandiose. Malgré un saxophone en grande forme, la voix et les arrangements musicaux laissent indifférents. Pourquoi et surtout comment est-ce arrivé... Essayons de comprendre.
Le début est pourtant prometteur avec "Missed The Beginning" dans laquelle le saxophone de Marcus Padgett guide le refrain et installe un rythme entraînant. Plus doux et mélodieux encore, "Nothing Here" débute par une intro calme où guitare acoustique et claviers laissent rêveurs. Et le rêve continue lorsque le saxophone fait son apparition. C'est réussi ! C'est même très bon !
Et pourtant... La critique, unanime sur ce sujet, les présente comme une sorte de renouveau du rock progressif. Or, hormis les deux perles citées ci-dessus, la voix ou même la batterie laissent clairement à désirer. Alors que "Like We Did Before", petite ballade sans prétention, commence bien à la guitare acoustique, il faut inévitablement qu'un point d'ombre vienne assombrir le tableau. La voix, forcée et ordinaire, n'apporte rien. Malgré la présence de trois vocalistes dans le groupe, l'un ne rattrape pas l'autre. Et c'est dommage.
Ce serait cependant faire preuve de mauvaise foi que de ne pas parler de la pêche et de la bonne volonté dont font preuve nos américains. "Tower of Tuna", qui reproduit les mêmes défauts que "Like We Did Before" démontre que le talent et l'envie de faire quelque chose de bien sont là. Toutefois, il en faudra plus pour convaincre votre serviteur. Ce petit plus arrive dans les prolongations du match avec "Tarkus", reprise d'Emerson, Lake & Palmer (ELP). Sans coller à la note près à la version originale, les 4 musiciens parviennent à se détacher et à insuffler au morceau une nouvelle vie, notamment par la présence d'un saxophone en forme.
Au final, les américains arrachent un match nul. Si les compositions et la voix ne sont pas le point fort du groupe, il n'en reste pas moins quelques petits bijoux comme les excellents "Missed The Beginning" & "Nothing Here", cimentant les fondations de la personnalité de Zip Tang. Pour rester dans le positif, soulevons une dernière fois la bonne interprétation qui clotûre la galette de 63 minutes. Les américains sont en ce moment en train de préparer l'écriture de leur second album. 0-0, balle au centre.