Degradead est un tout jeune groupe suédois de Göteborg formé en 2004 et qui signe avec Til death do us apart son premier album. Pour la petite histoire, une première démo leur a permis d’être repérés par Jesper Strömblad, l’un des guitaristes de In Flames qui a souhaité travailler avec eux pour la sortie de leur premier album. Degradead a ainsi produit son disque dans le propre studio de In Flames et l’on retrouve à la production de cet opus, en plus de Strömblad, Björn Gelotte et Daniel Svensson, le deuxième guitariste et le batteur de cette formation de référence.
C’est donc tout naturellement que « Til death do us apart » évolue dans un death métal mélodique typiquement suédois. Avec une telle équipe à la production, Degradead s’est certes armé du meilleur pour réussir son premier album mais l’hégémonie de leur grand frère a eu un effet pervers assez gênant, cette formation se posant bien trop souvent comme une copie de ce que peuvent proposer les références du genre. Et ce souci handicape malheureusement l’album et les compositions, car même si l’on sent une réelle volonté de bien faire et une très bonne maîtrise musicale, les influences ressortent trop fortement – on se croirait en pleine écoute de Come Clarity (2006) - pour que l’on puisse se plonger complètement dans leur univers.
Ainsi, dès le premier titre, Genetic Waste, et encore plus avec Take Control qui suit juste derrière, on retrouve certes toute la force du death mélodique à la suédoise avec les harmonies des guitares et les passages en blast de la batterie du meilleur effet, mais on retrouve aussi une copie quasi carbone de In Flames. Par la suite, ce défaut a tendance à un peu à s’atténuer mais au détriment de la qualité de composition. En effet les titres faisant suite sont un peu moins marquants même si quelques uns d’entre eux sortent du lot, comme « Pass away » ou « Burned ». On appréciera notamment le travail sur les voix claires qui rappelle un peu Soilwork époque Natural Born Chaos ainsi que des guitares qui peuvent faire penser aux maîtres du genre qu’étaient « At the gates ».
Le tableau donc n’est pas aussi sombre qu’il n’y parait. Lorsque le groupe se lâche complètement, un certain potentiel ressort, comme sur « Relations to the humanity » et son aspect purement death metal qui fait très mal surtout au niveau de la batterie et des vocaux death, bien maîtrisés et très agressifs. Il est juste très dommage que la fin de l’album soit sans surprises avec le retour des copier/coller des compositions d'In Flames (« The Fallen » « The Bloodchain »). Seule la fin de « Reborn », plus personnelle et le titre éponyme, un morceau acoustique de deux minutes assez rafraîchissant arriveront à sortir la formation de son carcan de tribute band.
Degradead nous propose donc un premier album en demi-teinte. Les promesses et le potentiel sont bel et biens là mais les défauts sont encore trop criants pour que l’on puisse pleinement profiter d’un album qui ne devrait guère attirer que les fans de la scène suédoise et particulièrement – c’est une évidence - ceux de In Flames. Si l’on peut bien sur pardonner à ce groupe ses emprunts trop voyant en les mettant sur le compte de la fougue de la jeunesse, Degradead devra très vite se créer sa propre identité et sa marque musicale si il veut se faire une place au soleil.