Ascension of the Watchers est un groupe américain formé en 2001, et qui a déjà sorti quelques démos avant de proposer Numinosum son véritable premier album. Si le groupe est relativement peu connu auprès du public métal en général, il comprend pourtant en son sein le chanteur Burton C. Bell, qui officie dans Fear Factory, le célèbre groupe de cyber thrash américain ainsi que John Benchdel, le clavier du groupe en concert.
Avant de poursuivre, il est nécessaire de rappeler que Bell a formé ce groupe alors que Fear Factory était au bord de la séparation après le renvoi de son guitariste Dino Cazares. Bell a ensuite mis de côté son projet pour de nouveau se consacrer à son groupe principal.
C’est donc en ce début d’année 2008 et alors que Fear Factory est de nouveau en repos suite à un album assez moyen, que sort enfin le premier opus de ce groupe reprenant 5 titres du mini CD apparu deux ans auparavant auxquels s’ajoutent 6 nouvelles chansons.
Ceux qui s’attendaient à du Fear Factory en seront pour leurs frais. « Ascension of the Watchers » s’éloigne fortement de ce que peuvent faire les deux protagonistes dans leur formation d’origine pour n’en garder que les aspects « New Wave » chers à Bell et les aspects planants que l’on pouvait trouver sur certains chansons du groupe, notamment les titres de clôture.
Cet album s’avère donc très minimaliste avec un Bell au chant et à la guitare acoustique, accompagné d’une boîte à rythmes et de quelques claviers assez discrets. Mais si ce dernier excelle pour créer des ambiances dans un cadre thrash métal, il est largement moins efficace pour créer ce genre de musique sur la durée d’un album.
Et les 70 minutes que dure cet album paraissent bien longues non seulement pour le fan de métal mais aussi pour le fan de new wave qui se serait aventuré à voir comment se débrouille un néophyte dans le genre. Malgré quelques tentatives pour mettre en place des ambiances et faire partager à l’auditeur une sorte de voyage musical, la plupart des titres se voient étirés de manière infinie rendant l’écoute très pénible. Il est ainsi bien difficile de trouver un intérêt à l’entreprise notamment avec un final de 16 minutes, (Quintessence) interminable qui finira de nous achever.
« Numinosum » se présente donc comme une énorme déception. La monotonie qui se dégage de chaque piste est franchement décourageante et ce n’est pas la tentative de reprise du « Sound of silence » de Simon & Garfunkel qui arrivera à relever le niveau, toute la magie du titre originel ayant disparu pour sombrer une nouvelle fois dans un ennui profond.