Quelques mois après la sortie de Fear of a Blank Planet, la bande de Steven Wilson sort un EP de 4 titres composés pendant les sessions d’enregistrement. Aucune surprise donc à entendre dans ce Nil Recurring de larges réminiscences de leur précédent opus.
L’avantage d’un EP, c’est de pouvoir explorer plus que dans un album classique. PT ne s’en prive pas dans le titre éponyme, instrumental dans lequel la présence à la guitare de Robert Fripp influence le style jusqu’à l’amener dans des rives proches des versants expérimentaux de King Crimson. Conséquence, si la technique est impeccable, le côté mélodique est beaucoup moins évident, ce qui donne un titre plutôt distancié et froid.
Normal peut passer pour une version plus progressive de Sentimental présent dans FOABP. On y entend de larges réminiscences de Trains (In Abstentia), qui lui-même avait inspiré Sentimental ... le serpent se mordrait-il la queue ?
Cette impression de déja-entendu ressurgit à l’écoute de Cheating the Polygraph, dans laquelle l’ambiance a été privilégiée par rapport à l’harmonie. L’utilisation d’effets rythmiques appuyés paraît ici un peu forcée, l’auditeur se surprend à espérer que PT ne va pas tomber dans l’utilisation systématique d’un procédé de composition au détriment de l’écriture elle-même ...
Heureusement, le dernier morceau, What Happens Now, lève le doute : PT a encore des choses à dire, et le prouve avec une belle montée progressive bien appuyée sur une ambiance prenante, et soutenue par l’excellent travail de Gavin Harrisson, une fois de plus remarquable. A noter le petit rappel rythmique d’Anesthetize, astucieusement placé.
Clairement, ce Nil Recurring n’ajoute rien à ce que nous avions déja entendu dans FOABP. Il peut même révéler quelques limites au style de PT si le groupe tombe dans la facilité de se complaire dans un style qu’ils ont quasiment créé, et qui pour autant reste largement capable d’évolution(s).