C'est avec une fréquence impressionnante, quasi-annuelle que Silverstein sort dans les bacs chaque nouvelle production, et 'Arrivals & Departures' ne déroge pas à la règle. Bien qu'âgé d'à peine 25 ans en moyenne, ces jeunes canadiens n'en sont pourtant pas à leur premier coup d'essai. Et c'est après six albums à leur compteur - dont deux EP's - vendus comme des petits pains outre-atlantique que Silverstein surfe une nouvelle fois sur la vague du succès du genre emocore-screamo.
'Arrivals & Departures' pour le coup ne fera pas office d'album avant-gardiste, possédant tous les ingrédients du genre, toute l'agitation punk hardcore impétueuse faite de sémillants coups de guitares ainsi qu'une alternance de chant clair et hurlé. Les titres se s'attardent pas sur des développements trop longs, dépassant que très rarement les quatre minutes. Toute l'énergie se concentre donc sur une courte durée. Mais si "aller à l'essentiel" était le mot d'ordre de Silverstein, autant dire tout de suite que "varier les plaisirs" ne figure pas dans le vocabulaire des jeunes de Burlington. Les titres s'enchaînent avec la fâcheuse impression de déjà-entendu au fil des plages. Et outre la relativité simplicité des compositions et l'univers mainstream dans lequel évolue le groupe, c'est bien cette répétition des mêmes schémas qui demeure le véritable point noir de cette galette.
Toutefois, quelques interventions pourraient, au détour de ces trois petits quarts d'heure, venir rassurer l'auditeur qui aurait légitimement pu s'inquiéter et s'interroger sur l'intérêt véritable de 'Arrivals & Departures'. Bien que l'injection s'opère seulement à dose homéopathique, "Sound of the Sun" de ses riffs et de son refrain basiques mais efficaces introduit agréablement l'album, " If You Could See into My Soul" sous ses faux airs d'Interpol sous exctasy pétille par son rythme débridé. D'autres par contre s'enterrent dans un calibrage quasi-industriel ("World Apart") avec intro mielleuse et refrain simpliste ou se contente encore du strict minimum ("Here Today, Gone Tomorrow")
Sur ce 'Arrivals & Departures', Silvertein ne se met pas en danger, c'est une certitude. Profitant de l'engouement actuel pour cette musique, le groupe offre manifestement une redite certes pas désagréable, pas dénuée d'énergie mais bien loin du soucis d'innover même entre les onze titres, chacun semble être le frère jumeau du suivant. Encore une fois, pour tout afficionado du genre, Silverstein est pour vous, pour les autres prêtez une oreille à "Sound of the Sun" par exemple pour ce faire une idée, le reste n'est qu'un générique de ce princeps.