Gotham O.D. est un jeune groupe finlandais formé en 2003 et qui nous propose avec Monochromatic son tout premier album. Avant cela le groupe avait juste sorti quelques minis albums autoproduits et tourné un peu partout dans son pays. En 2006 la signature d’un contrat avec Off records a permis à Gotham de pouvoir entrer en studio et de s’attaquer à son premier album qui a été précédé d’un single sorti fin 2007, My Day Of Reckoning.
Musicalement Gotham O.D évolue dans un genre assez cher aux nordiques, à savoir un rock métal un peu gothique qui se rapproche de Sentenced ou de H.I.M. C’est donc dans un univers mélancolique et sombre que cette formation nous fait pénétrer avec ce Monochromatic dont le titre pouvait laisser un peu deviner dans quel monde l’auditeur allait s’aventurer.
Pour son premier disque, Gotham OD évite de sombrer dans une musique commerciale en se plaçant plus volontiers dans les traces de ce que proposait le maître du genre, Sentenced, en fin de carrière avec The Funeral Album ou The Cold White Light. La découverte de ce Monochromatic est ainsi un réel plaisir du début à la fin. Certes, le groupe applique à la lettre les recettes du genre mais il le fait avec brio et surtout pas mal d’aisance et ce, dès l'introduction, bien mélancolique, tout à fait dans les normes du genre, aux frontières du doom, qui enchaîne avec ce qui est également le single, My day of reckoning. Très dynamique, ce titre a tout du tube en puissance et surtout il met en valeur la voix si classique du genre habilement mêlée à d’excellents claviers et des riffs de guitare incisifs. La suite est tout aussi réussie avec des titres plus lents comme Absence, dans un style très mélancolique et un registre presque rock qui colle bien au morceau.
C’est ainsi qu’au fur et à mesure de l’album, Gotham OD parvient à se créer un univers très attachant et assez à part finalement de ce qui s’est déjà fait dans le style, en partie grâce à ses sons de claviers et de synthé qui donnent une couleur particulière aux morceaux. On pensera à Hollow June par exemple, qui a tout d’une ballade assez classique mais qui, grâce à la coloration musicale, évite parfaitement de sombrer dans le larmoyant.
Et c’est bien cela qui fait la force du groupe, réussir à surprendre l’auditeur qui se penserait en terrain conquis d’avance. Le chant sur « Blame » se fait plus charmeur, presque crooner bien loin des codes du gothique même si le côté mélancolique n’est jamais loin. Et le dernier titre – une ballade - « I gave you all » finira de nous convaincre de la qualité de cette formation avec son piano très émouvant instaurant un climat noir très prenant, soutenu encore une fois par les rythmes de synthé et des vocaux à donner le frisson dans ce registre grave si particulier au genre.
Gotham OD signe donc avec ce premier album un réel coup de maître en arrivant à innover dans un genre maintenant un peu encombré. On ne saurait donc que conseiller ce disque aux fans du genre ainsi qu’à ceux qui seraient à la recherche d’une musique à la fois sensible et puissante.