Dimension X, Groupe américain de Metal progressif, après avoir changé son line-up avec l’arrivée d’un nouveau batteur (Eddie Shapanske) et d’un nouveau guitariste (Troy Stetina), nous propose un deuxième Opus sous forme de concept-album. Faisant suite à un premier CD reçu plutôt fraîchement, voyons ce que « Implications of a Genetic Defense » nous propose.
L’album, construit sur une alternance de morceaux courts et de morceaux plus longs, développe son concept sur la génétique et la loi. Les titres les plus brefs regorgent d’idées qui s’imposent à l’auditeur au fil des écoutes. Les plus développés font preuve de plus de classicisme, en apparence... Détaillons un peu.
Après 2 courts morceaux servant de mise en place du sujet, le plat de résistance arrive tout de suite, et quel plat ! 13 minutes de rythmique à la Dream Theater, avec une basse en avant, des breaks bien ficelés (claviers !), et un thème majeur bien développé. Ce titre mérite qu’on le réécoute maintes fois tellement il cache son jeu. La progression n’est pas évidente sur ces 13 minutes, mais pourtant, elle est bien là, subtile. C’est au bout de quelques écoutes que l’on peut mesurer l’intérêt de ce long titre, lorsque la mémoire a emmagasiné assez d’informations, ce qui est une des caractéristiques de toute musique un tant soit peu élaborée. « Cordwood » est là pour nous rappeler que DX fait du métal progressif et connait son Dream Theater sur le bout des doigts... Jusqu’à la ligne de guitare qui nous laisse croire que John Petrucci était dans le studio. Rien à dire, ces américains ont tous bossé leurs gammes. « A Fifth of Madness » est à mettre à part dans ce disque : un son de batterie étouffé, des bruits de tronçonneuse, une basse et un piano qui entrent au bout d’environ une minute et des accords de claviers à la Derek Sherinian qui se plaquent sur cet édifice. 3 minutes et un nouveau thème, un nouveau son, mais sur un tempo similaire, viennent prendre la relève. Etonnant. Le guitariste Troy Stetina, prof à ses heures, est vraiment à l’aise et ne fait pas qu’aller vite même si parfois on a droit aux descentes de manche incontournables.
« A Fifht of Madness » est suivi d’une petite intervention instrumentale, avec grand orchestre (probablement synthétique) et violoncelle, « Epiphany’s Flight ». Petite, mais pas légère, cette intrusion classique pose l’ambiance, plutôt sombre, sur moins d’une minute, à la manière d’une musique de film. « Retribution » est plus traditionnel dans son approche. Un riff bien appuyé, un chant empreint d’une rage certaine, et une batterie qui martèle, avec double grosse caisse de temps à autres. Le tout assez Dark, rappelant Evergrey. « Watercolor », qui clôt le CD, résume parfaitement toutes les caractéristiques de l’ensemble. Une longue intro riche et variée, puis une ligne de chant sur un tempo assez lent, coupée par un solo de guitare avec accélération très sensible, et retour au thème chanté jusqu’à une fin sans artifice.
La richesse de cet Opus est sans conteste à mettre à côté des travaux de Dark Suns ou Wastefall. Par ailleurs, le chant, plus mélancolique que spectaculaire, sert le côté sombre de cet album. On pense parfois à la voix triste de Riverside (écoutez « lamentation » pour vous en convaincre) dans les passages calmes. Et comme le thème abordé par Dimension X n’est pas des plus drôles, ça tombe bien.
En conclusion, Dimension X fournit un travail bien fait, rappelant ses influences sans les cloner (sic). Les fans de Dream Theater, Dark Suns, Pain of Salvation ou Evergrey trouveront là une nouvelle référence à ajouter à leur discothèque. Dans un genre on ne peut plus encombré en ce moment, il est bon de séparer le bon grain de l’ivraie. Et « Implications of a Genetic Defense » a plutôt de bons gènes… Le Metal Progressif à tendance Dark est bien servi.