Ce “Word of Mouth”, troisième album des Mechanics (un side-project de Michael Rutherford qu’on ne présente plus), débute sur des colorations nettement moins portées sur les ambiances et plus orientées hits: Get up et World of Mouth en témoignent ... La qualité du travail accompli n’est pas en cause - la production est impeccable, comme dans toutes les réalisations du groupe - , mais il est clair que la structure des titres s’est simplifiée au profit d’une certaine “efficacité”. Entendez par là que l’accessibilité des titres, déja évidente lors des précédents albums, est ici mise au premier plan, ce qui rejaillit inévitablement sur la “durée de vie” du produit. On fait ainsi très rapidement le tour de titres comme A Time and Place ou The Way You Look At Me, aux résonnances très colliniennes, ou Yesterday, today, tomorrow, avec ses couplets très quelconques, et sans aucun ajout instrumental pour en briser la monotonie.
Vers le milieu du CD, Everybody Gets a Second Chance réveille l’ambiance avec son sympathique rythme rock 6/4, très efficacement arrangé. Il est relayé par Stop Baby, très atmosphérique et impeccablement chanté par Paul Young, puis par un Crime of Passion simple, rythmé et efficace. les deux derniers titres ont plus d’ampleur et redonnent du volume à l’ensemble : Let’s Pretend, dans la lignée de Living Years, et Before... montrant une jolie progression dans les arrangements.
Il aura fallu la moitié de l’album pour retrouver la qualité globlale des précédents. En définitive, cette cuvée est sauvée par le savoir-faire d’arrangeur de Mike Rutherford. C’est un peu juste pour en faire une référence, même si la qualité de production est grandement au rendez-vous : un mets agréable, mais assez vite digéré ....
Malgré l’aspect plus facile de ce “Word of Mouith”, le succès sera mitigé par rapport à l’excellent accueil réservé à "Living Years" ; cela entraînera une réorientation vers des compositions moins calibrées pour le prochain album, qui sera la meilleure réalisation des Mechanics.