The Limit, est un trio américain du Connecticut qui déboule gentiment avec une deuxième galette, « Reinventing The Sun ». Cette livraison est emballée par les mêmes gars ; Mark Daniel au chant et à la guitare, Bob Chmiel à la batterie et Todd Grasberg à la basse. Ces trois compères ont manifestement une solide expérience de scène derrière eux, puisqu’ils ont ouvert aux States pour Pearl Jam, Steve Vai et les Spins Doctors. Le premier opus n’avait pas atteint mes oreilles avides de nouveautés ; le deuxième a été produit par le groupe avec l’aide de Ty Tabor, guitariste compositeur de King’s X, de quoi démarrer l’écoute avec un petit à priori positif.
La première plage, « House Of Sand », est déjà une réussite ; son refrain pop est très accrocheur, la guitare virevolte et varie ses sonorités avec bonheur. La voix cassée de Daniel fait mouche et apporte une touche d’originalité. Avec un peu de passage radio, ce morceau pourrait facilement devenir un hit ; très belle entrée en matière. C’est « Closer » qui enchaîne, morceau où le jeu de guitare est bien mis en évidence. La basse est également présente, un morceau qui allie la pop rock énergique d’un Big Country et une influence de rock alternatif (Buffalo Tom) ou grunge des années 90. Agréable !
La suite ? La suite n’est hélas pas à la hauteur, alignant des morceaux sympas, bien construits, parfois intéressants au niveau des instruments, mais manquant d’accroche dans les mélodies et d’émotion ou de variété dans la voix. Cette voix à l'intonation si originale dans le premier morceau, me lasse au bout de 10 minutes, trop linéaire.
Attention, ce n’est pas mauvais ! « Sky Walker » et ses influences de Rush tire un peu son épingle du jeu, tout comme « Time Can’t Keep Me » et ses sonorités de mandolines ou « Save Yourself » et son jeu de guitare psyché déjanté. Il y a du rock un peu plus lourd comme « The Things You Want » ou plus soft (« Gravity ») ; le problème n’est pas dans la variété des compositions, mais bien dans leur qualité intrinsèque et dans leur interprétation que l’on aurait aimée plus fougueuse. Il faut attendre « Hard To Say Good Bye » pour se surprendre à fredonner la mélodie rapidement et taper du pied sur le sol, c’est un peu juste.
Quant à la production, elle ne sert pas, à mon avis, la qualité de l'ensemble. L’envie de sonner cru, direct est louable, mais le tout manque d’éclat et de passion, c’est dommage. Il n’est pas impossible que certaines des compositions se révèlent sur scène, transcendées par une interprétation plus convaincue.
Un album que les amateurs de pop rock à tendance alternative pourront s’écouter en voiture sur la route 66, un album dont certaines compositions pourront séduire les fans de Pearl Jam, Harem Scarem, Big Country (sans le côté celtique) ou des Spin Doctors, un album qui intéressera les amateurs de jeu de guitare recherché, un album pas dénué de qualités, ni de défauts, bref, un album prometteur.