Ink City est une nouvelle formation francilienne qui en seulement trois ans d'activité a sorti une démo et récemment un EP, tout cela autoproduit. Si l'on ne connaît que peu de choses sur ce nouveau quartet, force est de constater que les influences musicales et le style qui en ressort sont facilement reconnaissables.
Ainsi, malgré une très grande propension à assener des structures heavy, le groupe tente des grands écarts en alliant des titres imprégnés du répertoire de Dream Theater ("Neverending Way") ou de System Of A Down ("Claws", "Crossroad", "Baku"). Toute ressemblance avec les américains d'origine arménienne n'est en fait pas fortuite. Lena Metchta, elle-même d'origine russe-arménienne (de Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, pour être plus précis) inspire non seulement la musique d'Ink City mais aussi son chant – à certains moments très inspiré par Serj Tankian, frontman de SOAD - sans pécher dans des excès de mimétisme. Au fil des cinq titres, Lena module sa voix, jonglant allégrement entre des éraillements, des hurlements jusqu'aux aigus cristallins.
Mais la force de Ink City, c'est surtout Mr S, qui derrière sa six cordes, balance des riffs simples, pas toujours originaux mais efficaces, et qui peuvent parfois faire mal. Très en avant sur l'ensemble de la galette, ses rythmes alternent entre hard rock groovy ("Slappy") ou plus teinté de métal, voire de structures progressives rappelant l'époque "Train of Thought" de Dream Theater sur "Neverending Way", sans doute le titre le plus réussi de l'album. Ils bénéficient également de soli inspirés et de passages puissants à l'instar du final tonitruant de "Claws".
Au final, et même si cet EP n'est pas exempt d'imperfections, il se laisse agréablement écouter. Il manque certainement ce "je ne sais quoi" qui aurait permis de transcender leur musique. Mais sachons rester indulgent, il s'agit là d'un premier essai fort bien exécuté qui laisse présager un avenir sous de très bons auspices pour nos petits français...