Attention album sensation à l’horizon ! Sous des allures de jeunes à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession (si on excepte le chanteur), les jusqu’alors inconnus finlandais débarquent sur le devant de la scène mélodeath et nous balance un brûlot à réveiller les morts mais surtout les fans de death mélodique blasés !
Si « Faustian Evangelion » débute par un instrumental atmosphérique, véritable invite au voyage pouvant rappeler une campagne publicitaire d’une compagnie aérienne, très vite, on entre dans le vif du sujet pour n’en sortir qu’au moment de quelques intermèdes expérimentaux atmosphérique chères à Antti Lampinen.
En effet, les finlandais de Manufacturer’s Pride nous assène 11 titres death mélodique – certes en rien révolutionnaire - mais terriblement jouissifs ! Et les hostilités débutent rageusement dès le surpuissant « The Weak » qui enchaîne sur deux autres titres tout aussi enthousiasmants. Les finlandais nous inondent de leur mélodeath hyper efficace aux mélodies entêtantes à souhait aidé en cela par la prestation riche de Mikko Ahlfors alternant de puissants chants death/thrash et des vocaux clairs variant selon l’ambiance.
Mais une des autres grandes forces de Manufacturer’s Pride réside dans ses atmosphères générées par les deux claviers. Si l’auditeur n’entendra que ces ambiances sur les deux intermèdes instrumentales, le travail de fond est d’une richesse incroyable et surtout crucial. L’inondation de sonorités électro auxquelles l’auditeur est confronté en arrière plan de tous les autres titres agressifs permet aux compositions de sortir du simple lot des titres mélodeath certes efficaces mais malheureusement trop prévisibles ! On notera à ce titre les expérimentations électro-atmosphériques de « Faustian Evangelion Pt 1 » pouvant rappeler le Linkin Park des débuts ou les sonorités industrielles de « The Son ». Il en ressort que « Faustian Evangelion » ne connaît pas cette sensation de redite propre au style et on appréciera d’autant plus la valeur de titres monstrueux comme la pièce maîtresse « Last Rites », titre à tiroir par excellence, regorgeant d’innombrables changements de plan tout aussi efficaces !
L’année 2007 pourtant riche en sorties mélodeath se termine de la plus belle des manières avec cette offrande inespérée et insoupçonnée tant et si bien que si, à la lecture du nom du groupe, on pouvait se demander quelle était donc cette fierté, on ne se posera plus la question tant la réponse coule de source à l’écoute des 11 titres de ce « Faustian Evangelion ».