Fournisseur officiel de mélodies électriques, ce beau pays qu'est la Suède nous fait partager le dernier album de House Of Shakira, intitulé "Retoxed". Quand on sait qu'House Of Shakira était à l'origine l'enseigne d'un magasin de fringues dissimulant une maison de passe Londonienne, on est en droit de se demander ce que cache ce nom de scène derrière une si belle jaquette...
"Retoxed" est le cinquième album studio des suèdois depuis 1997. C'est une moyenne honorable à laquelle il faut ajouter un Best of (en 2000), deux Lives (2001 et 2006) et une réédition du premier album "Lint" sorti en 97. Légerement plus hard sur certains titres ("No Faith" et "Bloodline") mais toujours majoritairement rock FM, la tendance ne dépareille pas avec les précédents opus. Les musiciens ont une nouvelle fois joué la carte de la prudence et limité les prises de risque.
L'étiquette "rock mélodique" leur colle à la peau, et les titres s'enchainent avec fluidité, sans réelle originalité, mais en préservant tous les ingrédients recherchés par l'auditeur averti. Après un titre éclair durant lequel Andreas Eklund pose sa voix sur un piano, la piste suivante "Small Town" nous fait entrer dans le vif du sujet : une rythmique entrainante, un refrain mélodique, une approche happy-rock, bref un style identifiable en trois quart de seconde.
Parmi les neufs musiciens ayant travaillé sur cet album (cinq "titulaires" et quatre"additionnels"), trois viennent appuyer le frontman sur les parties vocales. Le résultat est à la hauteur et les choeurs sont toujours réussis, au point de réhausser l'interêt de compositions pas toujours convaincantes. C'est par exemple le cas de "No Faith", "Life And Death" ou encore "Gabon Viper" sauvés par ces choeurs travaillés malgré des couplets convenus et des riffs pas toujours inspirés.
La voix d'Eklund est extremement présente, peut etre un peu trop par moments, mais elle est avant tout la marque de fabrique du groupe. Elle évoque parfois Journey ou encore Tyketto et le style est assez proche de celui du charismatique Danny Vaughn. Quant aux inévitables soli, leur place est toujours la même, bien calés après le second refrain. Anders Lundström et Mats Hallstensson ne font pas systématiquement dans le démonstratif, ce qui n'empêche pas un jeu de bonne qualité et toujours très appréciable.
Mention tres bien pour "Red Alert", évocation des meilleurs moments du Fm des années 80, et pour le titre final "Turkish Nights", légerement plus long que les précédents et affublé d'un break à la "November Rain", lyrisme et solo inclus.
"Retoxed" n'est donc pas l'album du changement mais il s'inscrit dans la continuité et dans l'esprit du groupe. Ce dernier étant tres prolifique, espérons que la prochaine sortie ne sera pas un énieme Best of mais un nouvel album alliant l'actuel talent et, si possible, davantage d'originalité.