Les hollandais de Splinter reviennent aujourd’hui avec une seconde galette, « Dreamers », qui s’apparente beaucoup plus à un véritable album que « The Devil’s Jigsaw », sorte de compilation de morceaux qu’ils avaient composés par le passé. Ainsi, on a là ce que l’on pourrait considérer comme étant le véritable premier album de Splinter, celui-ci sonnant étonnamment comme du Spock’s Beard. La référence est lancée, et elle ne quittera pas l’auditeur une seule seconde durant l’écoute.
La musique de Splinter se manifeste donc par un Rock Progressif bien ficelé, dynamique, moderne, alternant aussi bien entre de subtils passages instrumentaux qu’entre des couplets/refrains aux parties vocales aussi passionnantes qu’entrainantes. Les morceaux composant « Dreamers » ont tous la particularité d’avoir une structure évolutive et réellement progressive, dans la mesure où aucune lassitude ne se fait sentir durant l’écoute, l’auditeur étant toujours surpris par les divers riffs s’enchainant avec la plus grande fluidité. Chaque riff est doté d’un feeling propre, que ce soit de par des notes de claviers énergiques ou par des solos de guitare saisissants. A noter que l’ensemble est musicalement très riche, avec des rythmiques de batterie en constante évolution, une basse soutenant sans cesse la musique en lui donnant un relief étonnant, et des notes harmonieuse émanant de chacun des instruments pour rendre le tout le plus dynamique possible.
Côté chant, Ewout Ongering, qui, il faut le préciser, est le nouveau chanteur du groupe remplaçant Ron Hoekstra, fait preuve d’une admirable technicité avec un timbre émotif et saisissant n’ayant rien à envier au grand Nick D’Virgilio de Spock’s Beard. En effet, Ewout contribue grandement à faire ressortir l’âme Beardienne sommeillant en Splinter, ce qui n’est pas pour déplaire !
En outre, chaque titre de « Dreamers » arrive séduire l’auditeur, que ce soit par l’entrainante « Goodbye » et son riff poignant, avec un refrain très Beardien et un break percutant enchainant sur un tendre interlude ; la douce « Bio Engine » dotée d’une partie instrumentale impressionnante où clavier et guitare se combinent de la plus belle des manières ; « The Reflections », morceau épique de près de 15 minutes divisé en quatre parties toutes aussi prenantes les unes que les autres, rappelant une nouvelle fois les maître du genre, à savoir Spock’s Beard ; la superbe « Anthony’s Song », véritable témoignage du talent de Splinter, avec notamment cette ligne vocale sur la fin du morceau n’allant pas sans rappeler les cris de David Gilmour sur le final de « A Saucerful Of Secrets » ; « Korsakov » au chant peu commun où Ewout arrive à faire swinguer le titre de manière étonnante, le tout soutenu par une rythmique qui donne littéralement envie de se dandiner ; et la magnifique « The Devils Advocate », autre titre épique composé de cette fois de trois parties, concluant l’album avec grâce et dynamisme, et offrant un jeu musical progressif sans faille alliant technique et harmonie de manière remarquable.
En définitive, « Dreamers » de Splinter satisfera sans aucun doute les amateurs de Rock Progressif dynamique et puissant, les fans de Spock’s Beard risquant d’être séduit dès la première écoute tant l’univers créé par les hollandais se révèle être passionnant. Néanmoins, afin de pouvoir réellement s’imposer comme étant une référence du genre, il ne manquerait à Splinter que ce petit soupçon de personnalité, leur permettant ainsi de se démarquer des leaders ‘‘barbus’’…