Si il y a bien une chose que personne ne pourra reprocher à Poison, c’est d’avoir négligé la promotion de son précédent album. Entre les tournées et les passages télés, ce n’est pas moins de 2 ans que les californiens ont passé sur les routes et dans les airs pour présenter leur première offrande discographique. Une fois celle-ci bien positionnée, Bret Michaels et sa bande trouvent enfin le temps de passer à l’étape suivante, à savoir un deuxième album au titre évocateur : « Open Up And Say… Ahh ! ». Si le style n’a pas profondément changé, le glam des apôtre du hair métal s’est cependant durci, en particulier, de part une production plus épurée, claire et directe. En effet, il faut attendre la deuxième partie d’album pour trouver la trace d’arrangements avec le méga-tubes que sera « Fallen Angel » et ses légères nappes de claviers.
Jusqu’à ce titre, Poison nous régale d’un Hard-Glam-US festif, direct et entraînant où chaque refrain vous pénètre les neurones mémoriels pour ne plus en sortir. La rythmique y est sautillante et s’appuît sur le jeu sec et dynamique de Rikki Rockett et sur la basse discrète et toute en rondeur de Bobby Dall, alors que CC DeVille et Bret Michaels occupent le devant de la scène. Le premier, s’il n’est assurément pas le guitariste le plus impressionnant du circuit, n’en maîtrise pas moins le sens du riff efficace et du solo entraînant, alors que le second est un frontman aux multiples talents, capable d’empoigner l’harmonica ou la guitare rythmique si nécessaire tandis que ses qualités vocales, sans être exceptionnelles, lui permettent tout de même de parfaitement transmettre les émotions adéquates.
Si l’ensemble reste homogène et majoritairement composé de titres encourageants à saisir sa air-guitar et à taper du pied, quelques titres sortent tout de même du lot, ne serait-ce qu’en raison du succès qu’ils ont obtenu. Le plus marquant est la ballade semi-acoustique « Every Rose Has Its Thorn » qui propulsa le groupe au rang de superstar. Basée sur quelques simples accords, elle toucha pourtant une cible très large et fut la bande son parfaite des rencontres estivales. Quant à « Fallen Angel » son clip tourna en boucle sur MTV, et son refrain est de ceux auxquels il est impossible de résister. Le troisième tube fut la reprise survitaminée du très rock’n’roll « You’re Mama Don’t Dance » de Kenny Loggins.
Difficile ensuite de retirer un morceau du lot tant l’ensemble et homogène et de qualité. Peut-être pourrons nous relever le côté légèrement rappé du refrain de « Good Love » ou des couplets « Look But You Can’t Touch », ou bien le plus sombre « Bad To Be Good » clôturant ce festival de hits en puissance. Alors bien sûr, les puristes ricaneront du peu de profondeur des paroles très « sex & rock’n’roll » ou de la simplicité des riffs proposés. Pour notre part, nous préfèrerons y voir les formidables qualités de party-band d’un album qui n’a que peu d’équivalents pour vous donner une banane ensoleillée et une bonne humeur contagieuse. Et puis, il n’est pas donné à tout le monde d’être capable de trouver le bon riff qui touche directement sa cible pour déclencher des battements de pied irrésistibles. A consommer donc sans modération pour passer un excellent moment.