Asesino est le projet deathgrind du prodigue Dino Cazares (ex-Fear Factory, Brujeria, Divine Heresy…), Tony Campo (Static-X, Ministry) et Emilio Márquez. Si sur le papier la réunion des trois compères derrière les alias respectifs d’Asesino, Maldito X et El Sadístico étaient des plus alléchantes, on ne peut que très rapidement déchanter dès le premier regard sur la démarche masquée du trio. En effet, en la jouant de la sorte, le concept part avec l’handicap lié à une approche proche du grand guignol dont la qualité du contenu est bien souvent inversement proportionnelle au succès commercial rencontré par ces projets !
Cependant, contrairement à ses homologues masqués d’un Slipknot ou encore Lordi, on ne peut pas faire le procès d’intention à Asesino de surfer sur une vague musicale en vogue comme le néo-métalcore ou encore le heavy métal grand public mais plutôt sur un segment du métal plus restreint du deathgrind.
Asesino comme son beau patronyme le laisse augurer nous balance un son sans aucune fioriture, 15 titres (+ 2 bonus) ultra-violents qui vous prennent à la gorge. Un mur du son bâti sur une batterie furieuse à la double-pédale facile, des riffs saignants qui ne laissent aucun répit à l’auditeur et un chant… un chant ? Des beuglements ibériques dirons-nous tenus par Maldito X qui retranscrivent parfaitement la violence de l’ensemble… qui malheureusement se retourne contre le trio !
En effet, la combinaison de cette rythmique impitoyablement assourdissante, de riffs agressifs et de soli vertigineux balancés sans aucun break et des hurlements deathgrind en espagnol (véritable handicap en soi) peuvent rapidement devenir une source d’irritabilité pour l’auditeur.
Et c’est tout le piège de ce genre de musique en général extrêmement risquée dont l’équation à résoudre consiste à arriver à transformer l’atmosphère haineuse musicale ambiante en énergie positive et addictive à l’écoute. Le constat est que Cazares et sa bande n’y arrivent pas au point que l’écoute de ces 17 titres pourrait constituer un supplice pour certains en dehors de quelques plages rafraîchissantes au milieu de l’irritation générale comme l’intermède hispanisant sympathique de la reprise d’un titre de Brujeria « Matando Güeros » ou l’instrumental orchestral éponyme mais surtout plus généralement les riffs et autres sonorités électro typiquement Fear Factory …
Au final, chacune de nos chroniques se voulant constructive, nous n’assassinerons pas un projet globalement très décevant d’autant qu’il était porteur de réelles attentes !