ARTISTE:

CAAMORA

(ROYAUME UNI)
TITRE:

SHE

(2008)
LABEL:

METAL MIND

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Concept-album, Neo, Opera-Rock
"Où Clive Nolan pare la comédie musicale des atours du rock néo-progressif."
TONYB (11.03.2008)  
4/5
(2) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Pour les jeunes (si si, il y en a !) lecteurs de MusicWaves qui n'auraient pas connu la première moitié des années 90 et la profusion de sorties néo-progressives de l'époque, soutenue notamment par les labels Si Music et Cyclops, je rappellerais que Clive Nolan, claviériste de grand talent, au-delà de sa participation comme musicien à Pendragon et de son rôle de leader dans Arena (deux groupes phares de la scène néo-progressive actuelle) est un boulimique de musique, et a participé de près (compositeur, musicien, chanteur) ou de loin (producteur) à de nombreux projets, en compagnie notamment de son acolyte Karl Groom… Ont ainsi vu le jour de franches réussites dont on attend (toujours mais en vain ?) la suite avec impatience (Strangers on a Train, Shadowland ou encore Casino) mais également d'autres collaborations de qualité plus improbable et vite retombées dans le néant, telles les productions de Medicine Man ou encore Michelle Young.
Au début de ce nouveau millénaire, le sieur Nolan a quelque peu réduit la voilure, donnant notamment la priorité à la "machine de guerre" qu'est devenue Arena, et se contentant principalement de deux projets en compagnie du rejeton d'un autre maître des claviers, Oliver Wakeman.

Néanmoins, chassez le naturel… Et notre ami Clive s'est embarqué en 2006 dans l'aventure Caamora, en compagnie de la chanteuse polonaise Agnieszka Swita, avec en ligne de mire la réalisation d'un ambitieux projet d'opéra-prog, intitulé She, basé sur la nouvelle du même nom de H. Rider Haggard. Deux années passées à rôder petit à petit le concept avec la publication de 3 EP à l'intérêt plus ou moins discutable, mais aussi deux années parsemées de nombreuses prestations live en duo permettant le test grandeur nature des différentes compositions, avant une première représentation "au complet en mode opéra" le 31 octobre 2007, à Katowice.

Pour cette réalisation, ainsi que pour la livraison finale sur CD, notre claviériste s'est entouré d'une petite dream-team du néo-prog, incitant à une analogie facile avec son confrère métallique, Arjen Lucassen et son pojet Ayreon. Inutile de rappeler ici le pédigree des différents participants, les noms de leurs formations d'origine se suffisant à eux seuls : Magenta, Pallas, Jadis, Arena, IQ …

A projet ambitieux, moyens démesurés ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que Caamora a fait les choses en grand : plus de 2 heures de musique, pour une sortie simultanée de 6 versions différentes, proposant en solo ou sous forme d'offres groupées un triple vinyle (sic !), un double CD studio, un double CD live ou un DVD live, des livrets annoncés comme somptueux. De quoi en mettre plein la vue et vider les porte monnaies des aficionados, d'autant qu'un titre "bonus" est proposé sur certaines versions.

Et du côté des oreilles ? Après une telle présentation, l'auditeur potentiel est déjà en train de saliver et en droit de s'attendre à une bonne surprise. Surprise, voilà en tout cas un terme qu'il est difficile d'employer avec Clive Nolan, tant la quasi-totalité de ses productions reprennent de manière récurrente les mêmes recettes, tout en les améliorant. Et là, encore, dès les premières mesures, on évolue en terrain balisé : ceux qui se sont goinfrés des Nolan/Wakeman et autres albums de Shadowland ou Strangers on a Train ne seront pas dépaysés, et encore moins surpris. Nous sommes en présence d'un néo-progressif porté majoritairement par les claviers tour à tour symphoniques ou plus intimistes du maestro. De même, les très nombreuses parties vocales reprennent les accents des projets précédents, Anieszka Swita faisant oublier avec brio Tracy Hitchings. Rien de bien neuf sous le soleil du néo-progressif, ce projet apparaissant comme une synthèse aboutie des précédents travaux de Clive Nolan. Concept oblige, les thèmes principaux se répètent tout au long des 24 plages, et les titres s'enchaînent sans fausse note, avec une large place accordée aux parties vocales.

Quelques titres sortent du lot, comme Rescue, avec sa guitare andalouse et sa batterie ronflante, ou encore Judgement, présentant de nombreux thèmes vocaux, la présence d'un hautbois apportant une touche originale, tandis que les claviers reproduisent de manière impressionnante l'orchestre symphonique. Dans la même veine, on notera également les dynamiques Confrontation et Cursed.
Et pourtant, rapidement le doute s'installe dans la tête du fan des productions nolanesques qu'est votre serviteur : cet album est beau, superbement produit, magnifiquement interprété, on en prend plein les oreilles … mais … Mais quoi ? Difficile à dire ou à décrire, mais l'ennui s'installe insidieusement : manque de variété sonore, manque d'intermèdes instrumentaux consistants, longueur démesurée du concept, pas assez de guitare pêchue façon Lucassen dans le dernier projet Nolan/Wakeman et surtout une musique qui avoue son âge ! Celui d'or du néo-prog à la fin des années 90, mais qui depuis 10 ans, a pris un sérieux coup de vieux pour ceux qui n'ont pas choisi d'y apporter quelques touches nouvelles (tendance métal façon Porcupine Tree, ou plus progressive façon Magenta par exemple). Déception.

Alors au moment de passer à la notation de cet album, c'est un véritable cas de conscience qui se pose au chroniqueur pourtant ardent défenseur du style incriminé. Une décennie en arrière, un 9 aurait été un minimum. Aujourd'hui ? Attention, le tout reste de grande qualité, mais compte-tenu du background de son auteur, on peut se montrer un peu plus exigeant que pour le musicien lambda. Qui aime bien chatie bien…


Plus d'information sur http://caamora.net/





LISTE DES PISTES:
100. Act 1
101. Overture
102. Scene 1: The Storm
103. The Veil
104. Covenant Of Faith
105. Rescue
106. Scene 2: The Cave
107. The Bonding
108. Ambush
109. Scene 3: Judgement
110. History
111. Scene 4: Confrontation
112. Vigil
113. Scene 5: Shadows
200. Act 2
201. Scene 1: Fire Dance
202. Scene 2: Cursed
203. Closer
204. Disbelief
205. Murder
206. Eleventh Hour
207. Scene 3: Resting Place
208. Sands Of Time
209. Scene 4: Embrace
210. The Night Before
211. Scene 5: Fire Of Life

FORMATION:
Agnieszka Swita: Chant
Alan Reed: Chant
Alaster Bentley: Hautbois
Christina Booth: Chant
Clive Nolan: Chant / Claviers
Hugh Mcdowell: Violoncelle
John Jowitt: Basse
Mark Kane: Cor anglais
Mark Westwood: Guitares
Scott Higham: Batterie
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
ABADDON
02/06/2008
  0 0  
3/5
Curieux objet que ce “She” ... Pendant dix ans, Clive Nolan s’est refusé à produire des double-albums, arguant du fait qu’il vaut mieux un seul album resserré que deux albums dilués. Il a ainsi privé les fans d’Arena d’un “Contagion - The Max” qui s’imposait pourtant pour rassembler les éléments dispersés dans un CD et deux EP. Et voilà qu’ici il nous présente un opéra-rock de deux heures avec orchestre et plusieurs chanteurs (dont lui-même) ... Comprenne qui pourra !

D’autant que le style de musique, riche en influences classiques et orchestré avec le plus grand soin contrapuntique, est nettement moins digeste sur la longueur que celles des groupes auxquels il a participé. Reste une œuvre très bien composée, et dont les titres s’écoutent très bien individuellement, mais sur deux heures, on peut friser la surcharge !

BENOÎT
12/04/2008
525
  0 0  
4/5
Peu de choses à ajouter sauf pour la conclusion. Les titres phares sont pour moi Judgement sur le premier cd et Rescue sur le second. A la première écoute, je me suis dis, "bof, tant pis". A la deuxième, j'ai été d'accord avec la chronique. Aux écoutes suivantes, je n'ai pu m'empêcher, moi qui suis sensible au néo et viens du prog de papa, que cet album coulait dans mes oreilles comme une bonne bière (quoiqu'une bonne bière dans les oreilles ce soit assez rare). Il y a quelques années, j'aurais effectivement donné un 9, aujourd'hui, compte tenu de l'eau qui a coulé sous les ponts, ce sera 8.
Haut de page
   
(0) COMMENTAIRE(S)    
 
 
Haut de page
LECTEURS:
3.3/5 (6 avis)
STAFF:
2.9/5 (7 avis)
MA NOTE :
 
 
AUTRES CHRONIQUES
KING'S X: Dogman (1994)
HARD ROCK - "Dogman" est l’album des paradoxes, la noirceur côtoyant la mélodie, et celui de la rupture avec l’ancien King’s X.
HONEYMOON SUITE: Honeymoon Suite (1984)
A.O.R. -
 
ECOUTE EN STREAMING
 
 
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT CAAMORA
CAAMORA_She
She (2008)
3/5
4/5
METAL MIND / ROCK PROGRESSIF
CAAMORA_Journey-s-End-An-Acoustic-Anthology
Journey's End ... An Acoustic Anthology (2008)
4/5
4/5
METAL MIND / ROCK PROGRESSIF
CAAMORA_Walk-On-Water
Walk On Water (2007)
3/5
3.5/5
METAL MIND / ROCK PROGRESSIF
 
F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2024