En 1995, Mike and the Mechanics font paraître le quatrième volet de leurs aventures. Après la petite baisse de régime de leur album précédent ("Word Of Mouth", en perte d’ambiances), quelle sera donc l’orientation du combo ? plutôt pop simple comme dans le léger "Acting Very Strange" de leur leader Mike Rutherford, ou plutôt porté sur les atmosphères comme les premières productions des Mechanics ?
Le ton est donné dès les premières mesures : ce sera de la musique plus enrobée par les arrangements que celle présentée dans "Word Of Mouth", moins directe, plus sophistiquée dans son écriture et comme toujours, parfaitement placée dans son instrumentation.
Cette relative recherche n’empêche pas l’efficacité. Les deux premiers titres accrochent immédiatement l’auditeur et le hit de l’album, Over My Shoulder, n’est pas en reste. Ces “petits morceaux”, comme on pourrait les appeler, donnent irrésistiblement envie de battre la mesure ou de chanter.
Mais en plus de cette capacité à scotcher le public, la réussite du disque tient pour beaucoup dans la qualité de la réalisation des ambiances et l’équilibre entre l’instrumentation et les voix, que ce soit Paul Carrack, excellent pour sa progression dans 'House Of Many Rooms', Paul Young, tout en finesse dans 'Something To Believe In' ou encore quand ils s’y mettent à deux (quelle osmose sur You’ve Got A Hold On Me !)
Un soin particulier a été porté aux arrangements claviers, quasiment “néo” tout au long du disque, ils sont parfois utilisés pour planter une ambiance en deux mesures, comme à l’entrée de 'Mea Culpa' (astucieuse utilisation de la stéréo sur les percussions). La remarque vaudrait également pour les autres pupitres, y compris la guitare (classique dans l’envoûtant 'Ghost Of Sex And You', électrique et distordue dans 'Web Of Lies').
Ce "Beggar On A Beach Of Gold" est certainement la plus belle réussite de Mike and the Mechanics, celle où l’osmose entre compositeurs et interprètes est la plus complète. Il n’y a guère que le dernier titre et la reprise mineure d’une chanson de Stevie Wonder (I Believe), qui gâchent un peu la fin du CD. En faisant abstraction de ces deux incidents de parcours, cet album reste d’un excellent niveau, apportant un plaisir d’écoute plus qu’ appréciable !