Quoi de neuf en 1984 pour Alan Parsons’ Project ? Le groupe poursuit son effort de création, en sortant pas moins de trois albums en deux ans. Après le gros succès de leur album précédent, Eye in the Sky, la paire Woolfson-Parsons court un risque, la surexploitation d’un filon bien entamé ...
Pour faire du neuf, très peu de choses dans cet Ammonia Avenue. La batterie électronique fait son apparition ('One Good Reason', 'Dancing on a High Wire'). C’est un peu maigre pour compenser la quasi-absence d’inspiration dans les compositions ... 'Let Me Go Home', 'Since the Last Goodbye' ou 'Don’t Answer Me' sont à la limite de l’indigence, beaucoup de titres reprennent sans originalité des recettes éprouvées (le début de 'Prime Time' est pratiquement identique à celui d’'Eye in the Sky') sur des schémas très classiques (couplet-refrain x2, solo guitare très bateau - sauf sur 'Don’t Answer Me', où le sax se fait entendre - couplet refrain et fin - quand les compositeurs ont pris la peine d’en écrire une ...).
Les orchestrations ne sont hélas plus ce qu’elles étaient: 'Since the Last Goodbye' par exemple est lourdement souligné, et même les chœurs deviennent inappropriés (voire niais sur 'Don’t Answer Me').
Heureusement, il reste le savoir-faire de Woolfson et Parsons sur l’excellent instrumental 'Pipeline' et dans le titre éponyme, le seul morceau chanté qui donne réellement l’impression d’un effort de composition. Ouf !
Ces considérations pourront paraître sévères pour un album qui est quand même fort agréable à l’écoute, mais ceux qui connaissent et apprécient le groupe ne peuvent qu’être très, très déçus : la magie présente sur leurs précédentes œuvres a presque complètement disparu, dissoute dans la surproduction. Un effet pervers du succès commercial précédent ?