1981 sera l’âge d’or du Projet Alan Parsons. Avec son album "Eye in the Sky", le groupe va connaître son plus grand succès (le titre éponyme atteindra la troisième place des charts américains). Ce succès est-il ici synonyme de qualité ?
A l’évidence, on peut répondre par l’affirmative : le légendaire soin apporté par Alan Parsons à la production de ses albums (et qui en a fait un des meilleurs ingénieurs du son du monde) est toujours présent, mettant chaque détail en relief.
L’inspiration de cet opus, du moins au niveau de ses ambiances, est à rechercher du côté de "Pyramid", depuis les hiéroglyphes présents sur le livret, où l’ouverture musicale 'Sirius', en passant par les orchestrations ('Silence and I' ou 'Children of the Moon' rappellent respectivement 'The Eagle Will Rise Again' et 'One More River') et jusqu’à l’excellent instrumental 'Mammagamma' directement issu d’'Hypergammaspaces'. Le ton est certes moins atmosphérique, mais ce retour vers un album emblématique du groupe est très réussi.
L’utilisation des voix est comme souvent impeccable; les chœurs parfaitement utilisés comme sur 'Gemini'), et la présence des solistes vocaux dont Lenny Zakatek, qui arrive à donner de l’énergie à un titre assez convenu, 'Step by Step', s’allient très justement avec les arrangements orchestraux ('Silence and I', un peu emphatique et joliment ample) pour donner un résultat sans surprise, mais toujours plaisant. En témoigne le plaisant solo sax en fin d’album qui rappelle assez Supertramp .
En définitive, le “reproche” que l’on pourrait faire à "Eye in the Sky", qui rassemble tout le savoir-faire de la paire Woolfson-Parsons, est bien de ne pas surprendre l’auditeur. Si cet album est très réussi, on commence à sentir des limites d’inspiration. La construction des titres est très souvent la même et l’utilisation de la guitare solo, désespérément conventionnelle. Sur cet album, cela ne se sent pas encore trop, mais sur les suivants, le conformisme deviendra envahissant. Profitons donc de cette cuvée 1981 !