PowerWorld est un groupe allemand formé de membres de At Vance (Jurgen Lucas – Batterie), Freedom Call (Ilker Ersin – Basse, Nils Neumann – Claviers) et Jaded Heart (Barish Kepic – Guitares) ainsi que du chanteur Steffen Brunner. C’est après son départ de Freedom Call que Ilker Ersin à créé ce combo pour travailler sur un album avec « plus de groove et moins d’influences Power Metal ». Laissons à chacun le soin d’interpréter ces propos… ! Ecoutons donc avec des oreilles objectives ce « PowerWorld ».
Premier constat, c’est accessible et c’est peut être ce que cherchait à faire Ilker Ersin. De là à penser que l’objectif est commercial… Rien d’impossible.
Les poncifs du genre poussent à tous les coins de partition et de texte (Fight Fire With Fire… !), mais, rendons grâce à PowerWorld, ils sont bien agencés et on trouve dans d’autres coins des petits moments qu’on se surprend à apprécier.
On entre dans le sujet avec « The Dark », servant à créer une ambiance… heu… dark ! Tonnerre, musique tendance film d’angoisse avec violons sur gros synthés sombres et enchaînement avec « Creatures ». Après un riff de guitare rapide, genre cavalerie, on tombe dans un classicisme du genre qui inquiète, non pas que ce soit mauvais, car dans ce domaine, PowerWorld maîtrise son art, mais on connait tout cela sur le bout des oreilles ! Europe a fait mieux il y a plus de 20 ans. Mêmes remarques pour « Lake of Eternity » qui suit.
On peut toujours dire que l’invention ou l’originalité ne sont pas des conditions sine qua non pour être intéressant ou émouvant, plaire ou secouer. Mais lorsque l’absence d’inventivité s’apparente à de la copie, on peut être déçu. Même la copie d’une séquence émouvante n’émeut pas, ou moins, car l’émotion est connue. C’est un sentiment quasi général avec ce premier Opus de PowerWorld.
Reprenons notre périple avec un « Fight Fire With Fire », qui a non seulement un titre qui a été utilisé à tellement de reprises qu’il a du tomber dans le domaine public, mais qui en plus nous propose quelques clichés (riff de guitare, les harmonies, le solo de guitare, tout y est) qui le rendent définitivement dispensable. « Signs in the Sand » et « Reach the Light » sont de la même veine.
Malheureusement, la suite n’est pas plus originale. Mais répétons-le, tout cela est bien présenté, bien ficelé par des musiciens qui ont de la bouteille avec une mention spéciale au guitariste qui a, lui, une certaine originalité dans quelques unes de ses interventions.
Ceux qui connaissent « Perfect Strangers » de Deep Purple vont retrouver une intro clavier-guitare dans « Your World is not Mine » qui leur rappellera quelque chose (encore…). Mais c’est fugace et la suite n’est pas à la hauteur.
Faisons un petit arrêt sur image sur le morceau « I Died in Your Arms ». Ce titre est une reprise du groupe « Cutting Crew » qui avait fait un carton en 1985, et dont la version était réellement habitée (Album produit par Terry Brown). Le plaisir que j’ai eu en écoutant la version de PowerWorld m’était procuré par le souvenir de l’original, dès la première écoute. Moins d’émotion dans cette interprétation, mais il est probable que le groupe aime ce titre et a voulu lui rendre hommage.
Finalement, on peut dire qu’Ilker Ersin a atteint une partie de son objectif en étant moins Power Metal, mais je ne peux m’empêcher de penser que ce groupe a de fortes chances d’être noyé dans la masse de ses congénères au Metal un rien mélodieux. Rien ne distingue PowerWorld. Et même si le CD est bien produit, que chacun assure sa partie avec un certain talent, c’est au niveau des compositions que le problème se pose : qu’apporte PowerWorld ?
Peut-être les prochains travaux de ce groupe allemand seront-ils un peu plus débridés, avec moins de crainte de ne pas plaire et donc plus de personnalité. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.